Avec la crise énergétique les mensonges commencent à s’empiler au grand dam des usagers.
En plus des grossièretés martelées par le chef du département, les pauvres consommateurs sont assaillis de cachoteries chaque jour et à mesure que la crise gagne en profondeurs insondables.
Ils sont notamment abusés par la réticence des autorités à admettre un régime de délestage digne de ce nom. Au lieu de quoi, la desserte électrique est arbitrairement assurée avec des distributions et des retraits du courant mal maîtrisés par ses destinataires.
En plus d’être constamment sevrés d’énergie, le consommateur est davantage privé de toute lisibilité sur sa disponibilité alors qu’un programme de délestage mieux élaboré lui permettrait de faire un usage plus judicieux des instants de sa disponibilité.
Les autorités ont visiblement opté pour une alternance de la desserte qui la maintienne dans un flou assez habile pour que l’ampleur des délestages échappe à toute visibilité.
KIDAL : Le Général Gamou aux commandes de Kidal
Le Conseil des ministres a rendu publique la nomination de celui qui aura longtemps mené la résistance contre les mouvements rebelles et qui occupait la zone au péril de sa vie.
Depuis 2012 et le déclenchement de la crise sécuritaire dans le Sahel, cet officier plein et très influent mène la guerre face aux mouvements armés séparatiste.
Le Général Alhaji Gamou a désormais pour mission d'assurer la sécurité des personnes et des biens et devra relancer l’opérationnalité des services sociaux de base (santé, éducation, alimentation et besoins en eaux) qui sont très limités voire inexistants dans sa nouvelle région. Le départ des forces internationales a mis fin en effet au service minimum dont bénéficiaient les populations de la cité des Adrars.
Sa connaissance du terrain et sa proximité avec ses administrés issus de la même communauté constitue un avantage qui lui facilitera très probablement la tâche.
Loin des salons feutrés, Gamou s’est toujours illustré comme un homme de terrain. Il remplace désormais le Colonel Fodé Malick Sissoko confondu dans une affaire l’échange téléphonique et mis sous mandat de dépôt.
Ce dernier grossit ainsi les rangs des locataires de la MCA composée depuis la fin du référendum de grands noms du pays. Un gouverneur sortant que la notoriété fulgurante de son illustre successeur fera vite oublier.
Âgé de 58 ans, le Général de division Gamou est le plus gradé et célèbre officier Touareg de l’armée nationale. Il est apprécié des Maliens pour sa loyauté à la République et sa nomination est naturellement accueillie avec joie.
Celui qui a côtoyé et encadré le Colonel Assimi Goita quand il était aux commandes des forces anti-terroristes aura pour
mission centrale de restaurer la concorde sociale, de favoriser le retour des réfugiés et des déplacés.
Pour ce faire, il a été reçu aussitôt après sa nomination avec tous les honneurs à Koulouba où il a reçu des consignes du président de la Transition.
Notre rédaction souhaite une heureuse aventure au général Gamou à l'exécutif régional de la 8ème région, qui sera suivi de près à travers le pays et hors des frontières.
I. KEÏTA
Le train ou l’investissement dans la tragédie
La reprise du trafic ferroviaire tourne finalement à la tragédie là où un arrêt définitif était pressenti.
Ces derniers temps, en e effet, l’irrégularité des voyages avait franchi un seuil et une ampleur tels que les remboursements des prix de tickets achetés étaient devenus plus fréquents que les embarquements, faute de pouvoir respecter les rendez-vous.
Toutes choses qui présageaient d’un retour des locomotives dans les ateliers pour un repos éternel imposé par le poids de
l’âge.
Mais il était visiblement écrit quelque part que ces vieilles machines réhabilitées à coups de milliards devraient rendre leurs derniers souffles dans une tragédie plutôt imputable à la vétusté.
À force de bricolages et de raccommodements, en clair, c’est la ligne ferroviaire qui a fini par flancher, ce week-end, provoquant un déraillement dans les environs de Mahina où les wagons se sont littéralement affaissés.
L’accident, selon toute évidence, a été cependant moins dramatique en vies humaines mais elle aura révélé dans tous ces états et dimensions la masse de ferraille présentée comme le train ressuscité au Mali.
Quid du charnier de Kidal ?
C’est la grande trouvaille de l’après conquête. Aussitôt après la reprise de Kidal, en effet, la tradition a été respectée sur les déballages macabres.
Les accusations ont eu droit au chapitre avec la présentation d’un charnier que les autorités maliennes ont promis de tirer au clair par des enquêtes.
En attendant les résultats de l’investigation tant promise, on peut en déduire que les absents ont toujours tort puisque la découverte macabre est déjà tacitement imputée aux groupes armés chassés de leur bastion historique par les forces régulières et leurs supplétifs russes.
Ces derniers renvoient naturellement la balle à la partie adverse, mais l’histoire n’est pas sans rappeler un précédent épisode de même acabit.
On a l’impression notamment de revivre le scénario de Gossi où une fosse commune avait été exhibée en son temps dans des circonstances similaires par les nouveaux occupants du camp militaire aussitôt après sa libération par les forces françaises.
On se rappelle que grâce à un drone laissé dans les airs par les derniers contingents de Barkhane, il avait été démontré que les dépouilles présentées aux yeux du monde comme un legs macabre avaient été transportées sur les lieux par leurs nouveaux occupants.
La prudence est donc de mise quand il est question de charnier.
Un malheur n’arrive jamais seul, a-t-on coutume de dire. Le déficit énergétique a tendance comme par malheur à se greffer à la forêt de problèmes qui submergent un secteur éducatif mal en point et dont la grève des écoles privées du secondaire est le plus récent avatar.
Aveuglées par la gestion de cette crise, les hautes autorités ne semblent pas prendre la mesure de l’impact négatif des coupures intempestives sur les apprenants.
Dans les salles de classe, de nombreuses écoles maliennes, l’aération n’est plus au rendez-vous alors que la promiscuité est partout accentuée par les effectifs pléthoriques.
Il nous revient de bonne source, au demeurant, que l’absence d’électricité s’ajoute de plus en plus aux multiples motifs de débrayages.
Pas du fait des apprenants, mais le plus souvent à l’initiative des enseignants les coupures électriques deviennent un alibi d’ajournement des cours au supérieur.
Mais le phénomène affecte davantage les apprenants des petites classes, qui éprouvent plus de peine à assurer la panoplie d’exercices à domicile.
C’est avec la même difficulté qu’ils s’acquittent du pénible devoir de ponctualité à l’école tous les matins, après une lutte héroïque contre les méchantes piqûres de moustiques toute la nuit.
Les dimensions de la crise énergétique sont manifestent insondables et vont au-delà de l’imaginable.