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Me Saïd LARIFOU, aux membres de Cour Suprême de l’Union de Comores «Il est de votre devoir de rendre de mettant fin au coup d’état institutionnel permanent»
Publié le samedi 9 decembre 2023  |  Autre presse
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© Autre presse par DR
Me Saïd LARIFOU
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Alors que les textes l’oblige à prendre congé de ses fonctions de Président après publication de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 14 janvier prochain, l’actuel président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, candidat à sa propre succession, est toujours en poste à moins de 40 jours l’élection. Mais, ce n’est pas tout, le président en exercice de l’Union africaine vient également de limoger la Présidente de la Section constitutionnelle et Électorale de la Cour Suprême et procédé à son remplacement par un autre magistrat.

Celui qui va juger l’élection auxquelles il est lui-même candidat. De l’avis de l’opposant comorien, Me Saïd LARIFOU, c’est un énième coup d’État institutionnel du Président de l’Union Africaine contre les institutions de son pays alors que, dans ses déclarations tenues, en sa qualité de Président de cette institution panafricaine internationale, condamnent les changements anticonstitutionnels des régimes en Afrique. Dans une lettre ouverte en date du 9 décembre 2023, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de son pays, s’insurge cintre cette forfaiture et invite les mettre de la Cour Suprême de l’Union a prendre leur responsabilité en main pour mettre le Peuple comorien dans ces droits. Lisez ci-contre cette Lettre ouverte adresse aux magistrats membre de la la Cour Suprême de l’Union des Comores.. 

LETTRE OUVERTE AUX MAGISTRATS , MEMBRES DE LA COUR SUPRÊMEDE L’UNION DES COMORES
L’humiliation que le Candidat Président, Monsieur Azali Assoumani, par ailleurs, Président en exercice de l’Union Africaine, fait subir aux institutions constitutionnelles de notre pays et à la Cour suprême de l’Union des Comores en particulier, dans un but affiché de clientélisme et de politique électoraliste, ne peut et ne doit laisser aucun comorien indifférent.  Notre pays, les Comores, est au plus mal.Il souffre sérieusement, depuis des années, d’un pouvoir autoritaire assume par ceux qui ont pris le peuple comorien en otage et glisse gravement, à présent, vers une dictature résolument institutionnalisée. 

Tous les instruments qui accompagnent cette dictature sont mis sur pieds et déjà opérationnels.Désormais, la crise voulue par le Président Azali Assoumani, avec la complicité de certains membres de la Cour Suprême de l’Union des Comores, apparait au grand jour.Nos concitoyens semblent perdre confiance et jugent sévèrement la justice comorienne.Car, en effet, depuis le retour du colonel Azali Assoumani au pouvoir le 26 Mai 2016, la Cour Suprême de l’Union des Comores n’a invalidé aucun des textes ou des actes pris par ce dernier même les plus controversés et contraires à notre constitution et à nos engagements internationaux. 

Les dernières décisions qui invalident une candidature pour une condamnation qui n’existe pas et une autre pour un motif manifestement infondé ont sérieusement démoli le peu de crédibilité de cette institution constitutionnelle et votre décision très politique rendue le 5 décembre 2023 qui autorise le candidat Président Azali Assoumanide ne pas prendre congé alors que la Constitution de 2018 et la loi électorale du 2 Mars 2023 exigent que le Président Candidat prenne congé après la publication de la liste définitive des candidats est une forme de complicité à une forfaiture et à un énième coup d’État institutionnel du Président de l’Union Africaine qui, pourtant , dans ses déclarations tenues, en sa qualité de Président de cette institution panafricaine internationale, condamnent les changements anticonstitutionnels des régimes en Afrique. 

En effet, alors que les textes sus visés l’oblige à prendre congé de ses fonctions de Président de l’Union des Comores après publication de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 14 janvier prochain, Monsieur Azali Assoumani, alors candidat Président, a, par décret en date du 7 décembre 2023,limogé la Présidente de la Section constitutionnelle et Électorale de la Cour Suprême et procédé à son remplacement par un autre magistrat. 

A quarante jours ( 40) de l’élection présidentielle, il a nommé celui qui va juger l’élection auxquelles il est lui-même candidat.Dans une lettre en date du 27 Octobre 2023 envoyée aux Nations Unies, j’avais tenu, à titre préventif, à alerter les partenaires des Comores et les organisations internationales spécialisées sur le Coup d’État électoral en cours aux Comores. Il me semblait alors inadmissible, injuste et contraire aux textes en vigueur en Union des Comores et aux engagements internationaux signés par notre pays que tous les organes chargés de conduire les prochaines élections soient tous sous la tutelle et l’autorité de la même personne qui, seule, désigne, nomme et révoque à sa guise tous les membres de ces organes

.Le commandement de la gendarmerie qu’il a confié à l’un de ses fils alors qu'un autre, officiellement Conseiller particulier de son Père Président, occupe, en réalité, les fonctions de «Vice-Président» de l’Union des Comores, la concentration par Azali Assoumani des pouvoirs judiciaire, législatif et de toutes les institutions constitutionnelles sont des faits avérés qui installent les Comores en régime héréditaire. Les récentes décisions très controversées rendues par la Cour Suprême de l’Union des Comores, en exécution d’une commande politique, remet gravement en cause l’indépendance, la neutralité et l’impartialité de la plus haute Juridiction de notre pays qui, de ce fait, n’est plus en mesure de garantir aux candidats aux prochaines élections du 15 janvier 2024 l’égalité de traitement. 

La Cour Suprême n’assure plus le rôle de recours ultime, le point d’aboutissement au moment où les autres services publics, toutes les institutions constitutionnelles de l’Union des Comores ne sont plus en mesure d’accomplir leur mission, la haute Juridiction de notre pays ne parvient pas à faire respecter la constitution et à protéger les citoyens. Il est de mon droit, de mon devoir de dénoncer ce glissement inquiétant et toléré de notre pays dans la dictature et j’accepte de subir, une nouvelle fois, toutes les conséquences de mes propos et de ma liberté d’expression.

 L’institution judiciaire est le bien commun de tous les comoriens et que la mise à coupe réglée par le Président en exercice de l’Union Africaine des institutions constitutionnelles et de la Cour Suprême des Comores discrédite ses déclarations officielles condamnant les changements anticonstitutionnels des régimes en Afrique.Alors que le Président Azali Assoumani pense pouvoir à nouveau, se servir de vous, pour manipuler, une nouvelle fois, la Cour suprême pour valider sa forfaiture, son énième coup d’état électoral, je fais appel à votre sens du patriotisme et de responsabilité pour rendre justice au peuple comorien.

La meilleure façon de rétablir l’honneur, la dignité, la fierté au peuple comorien et la crédibilité de l’auguste institution dont vous avez l’honneur de diriger, c’est de rendre justice au peuple comorien. Pour y parvenir, je vous invite à vous approprier la citation d’un célèbre écrivain qui disait que: «La meilleure façon de respecter une loi qui est contre les Droits c’est de la violer»Chers grands frères Cheikh Salim Said Athoumane, Fateh Mohamed Sound , Papa Ahamada,

Abdou Said , Mohamed Youssouf, cher petit frère IDRISS Abdou , je sais que la pression que le Président Candidat Président, Azali Assoumani, Président en exercice de l’Union Africaine et sa famille vous font subir sont énormes, insupportables , intolérables et le choix que vous impose la situation présente posent un dilemme cornélien.Sachez, cependant, qu’il vous incombe une lourde responsabilité devant Dieu, le Tout Puissant, devant l’Histoire «surtout si vous pensez à l’étroitesse d’une tombe».Dans les circonstances actuelles de crise de confiance , je le sais et reste persuadé que par vos expériences, vos compétences, vous avez l’aptitude de redonner l’espoir et confiance au peuple comorien et de l’envie ,de l’inspiration aux jeunes magistrats en les malaxant, les formatant, les façonnant et les remodelant sur des valeurs et des principes d’indépendance, de vertu, de courage et de détachement vis-à-vis des choses d’ici-bas.

 Le désaveu que vous ferait subir un régime qui fait du mépris aux institutions constitutionnelles, à l’État de droit, l’arbitraire et l’anarchie son mode de gouvernance, serait, après l’indépendance des Comores en 1975,une délivrance, une vraie libération de notre pays pris en otage par un homme, ses fils, sa femme, sa famille et ses amis fidèles.Il est de votre devoir de rendre justice au peuple comorien en appliquant la constitution en vigueur aux Comores et en mettant fin au coup d’état institutionnel permanent commis par l’actuel Président de l’Union Africaine en annulant, pour inconstitutionnalité, ses dernières actes et décisions pris après publication de la liste définitive des candidats aux prochaines élections.

Fraternellement , je me permets de vous rapporter une histoire de Monsieur DIOP Magatte. Il paraît que ce magistrat fut amoureux de la lutte avec frappe et qu’il alliait compétence, pertinence, éloquence et élégance. A des jeunes magistrats , il leur aurait dit « qu’en cas de conflit entre la loi d’une part et d’autre part la morale et l’éthique, il faut se mettre du côté des deux derniers substantifs».Chers grands frères et petit frère, membres de la Cour Suprême de l’Union des Comores, je vous supplie, libérez et rendez justice au peuple comorien.Mahajanga (Madagascar) le 09 décembre 2023

Me Saïd LARIFOU, Avocat, ancien candidat à l’élection présidentielle
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