Depuis le mercredi 6 décembre se sont ouverts à Abuja, en République Fédérale du Nigéria, les travaux prétoires du 64ème Sommet Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO. Une occasion pour tirer le sort des transitions politique dans l’espace.
Après la 51e session ordinaire du conseil de médiation et de sécurité, la 91e session ordinaire du conseil des ministres de l’institution, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’espace CEDEAO se sont réunis pour la 64e fois autour des problématiques de l’espace CEDEAO. Parmi les grands sujets sur la table figure une fois de plus la Crise sociopolitique en Afrique de l’Ouest dont la dernière date du 26 juillet dernier au Niger. On se rappelle que pour condamner cette prise du pouvoir par les armes, les chefs d’État et de gouvernement avaient immédiatement menacé les auteurs du renversement de Mohamed Bazoum par une intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays. Il n’a pas fallu plusieurs heures pour que le Mali et le Burkina Faso, deux Etats voisins également en transition se rallient contre ce qu’ils appellent « une agression » contre un pays souverain. Mieux, les trois (le Mali, le Burkina Faso et le Niger) qui forment également la fameuse zone des trois frontières ont juste après formalisé et consolidé cette solidarité interétatique par la signature de la charte de Liptako Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (Aes). Comme objectif, cette nouvelle Alliance veut s’ériger en véritable organisation sous régionale, qui a la différence des précédentes sera autonome à tout point de vue. Une autonomie opérationnelle et financière pour agir partout où le besoin se fait sentir dans les trois pays, sans aucune contrainte.
C’est dans ce contexte particulier que se tient le 64e sommet des chefs d’état et de gouvernement de la CEDEAO. Considérant tout ce qui précède, est ce que la CEDEAO saura imposer sa décision sa conséquence majeure sur l’ensemble de la sous-région ?
En tout cas, la plus grande organisation sous régionale ne semble pas jusqu’à présent fléchir sa position puisqu’on se rappelle que pour le sommet de dimanche même, c’est le président déchu Mohamed Bazoum et son ministre des affaires étrangères qui ont été invités au nom du Niger pour prendre part. Vue sa détention, Mohamed Bazoum va certainement être représenté à ce sommet par son premier ministre OUHOUMOUDOU Mahamadou. Ajouter à cela la récente décision de la Cour de Justice de la CEDEAO qui dit ne pas reconnaître le Général Abdourahamane Tchiani et ses hommes comme représentants de l’Etat du Niger, tout porte alors à croire qu’à défaut d ‘une intervention militaire qui n’est visiblement plus à l’ordre du jour que la batterie de sanctions économiques et monétaires sera certainement reconduite lors de la 64e session ordinaire de la conférence des chefs d’état et de gouvernement.
Il faut noter que la CEDEAO avait pris ces sanctions économiques et financières sans précédent contre le pays lors de la 51ème session extraordinaire tenue le 30 juillet, à seulement 4 jours après le putsch. Il faut donc souligner que cette rencontre va être l’occasion soit de suspendre ces sanctions et espérer une adhésion de la population ou de les maintenir et continuer à recevoir les critiques de la masse populaire.