Le Centre International des Conférences de Bamako (Cicb) a servi de cadre pour le lancement officiel de la Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption et son plan d’action (2023-2027). L’événement était présidé par le Premier ministre, Choguel K Maïga, en présence de plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, ainsi que de certains partenaires techniques et financiers...
L’adoption du document de Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption et son plan d’action (2023-2027) s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des Assises Nationales de la Refondation et du plan d’Action du Gouvernement de Transition en vue d’instaurer une lutte efficace contre la corruption et l’impunité sous toutes leurs formes.
Le processus d’élaboration dudit document de Stratégie a été conduit suivant une approche participative et inclusive.
Le ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, a déclaré que la stratégie, qui est un mécanisme opérationnel conçu de manière holistique avec de nouveaux instruments pour une gouvernance vertueuse, est une recommandation des Assises nationales de la Refondation (ANR) : «La corruption est un phénomène social, politique, économique complexe qui sape les efforts de développement. C’est ensemble que nous gagnerons le pari de la lutte contre la corruption»…
Pour M. Maïga son élaboration était une impérieuse nécessité. Aussi, initié par le Ministère de la Refondation de l’Etat avec l’appui technique et financier du PNUD dans son programme de stabilisation du Mali à travers l’Etat de Droits de (PROSMED), l’élaboration d’un document de Stratégie nationale de lutte contre la corruption et son plan d’action (2023-2027), a été effectuée de manière participative et inclusive, selon les explications du ministre Ibrahim Ikassa Maïga.
Pour sa part, le PM Choguel K Maïga a cité trois pays dont il faut suivre l’exemplarité en matière de lutte contre la corruption, en l’occurrence le Danemark, la Suisse et les Pays-Bas. Chacun de ces pays géographiquement petits, poursuit M. Maïga, qui apportent un appui conséquent au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans le domaine, a un produit intérieur brut (PIB) plus important que plusieurs pays d’Afrique noire réunis. Des pays qui se sont développés sur la base de la répartition équitable des richesses entre les citoyens. Et d’ajouter : « Pour conter le fléau, de nombreux efforts ont été consentis par les pouvoirs publics à travers notamment le Bureau du Vérificateur général (BVG), l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), la Cour des comptes, le Pôle national économique et financier, la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) et les inspections des départements ministériels ».
Selon Choguel K Maïga, la SNLCC « est conçue et voulue comme un outil d’amélioration de la gouvernance publique visant à mettre en œuvre l’ensemble des mesures de prévention, de contrôle et de lutte contre la corruption sous toutes ses formes, aussi diversifiées soient-elles. Sa mise en œuvre permettra, sans nul doute, de rétablir la confiance des citoyens aux institutions dont le crédit a été largement entamé».
Il a salué les partenaires techniques et financiers et surtout les nombreux serviteurs loyaux, «ceux-là qui ont reçu, par l’éducation, la conviction que le bien public est sacré». Une preuve de courage, d’honnêteté et de dignité ! Dans le même sens, le PM a révélé que le gouvernement a récemment rejeté une aide extérieure de soixante (60) millions d’euros qui ne répondait pas à l’éthique malienne en ce que plus de dix (10) millions du don étaient destinés à la poche de certains individus.
Quant au représentant du PNUD, il s’est réjoui que les autorités fassent de la lutte contre la corruption l’une de leurs priorités. « La corruption est inversement proportionnelle au progrès économique… », avant de réitérer toute la volonté et l’engagement du Système des Nations Unies de continuer à accompagner les autorités et acteurs de la société civile maliens pour la mise en œuvre effective du Plan d’Action qui sera issu de cette stratégie une fois adoptée.