Le grand-frère avait donc raison de penser à un forum sur l’homme malien. Car, j’étais assis dans mon salon quand une connaissance vint me dire, l’air désolé qu’il venait de l’hôpital américain de Paris d’où il m’apportait les salutations fraternelles du grand-frère « qui n’avait pas perdu le moral malgré son amputation ».
Son quoi, dis-je ? « Son amputation ». « Hélas, ton grand frère n’a plus ses deux jambes, donc même toi, Adam tu es mieux que lui maintenant ». Pas possible, m’attristé-je. « Si, les plaies sont cicatrisées, mais c’est le pousse-pousse ». Qui selon ce récit, est à peine plus sophistiqué que ceux du Mali. Il ajouta qu’à force d’actionner l’engin par les pneus, le grand-frère avait fini par avoir des deux avant-bras aussi musclés que ceux de Stallone. Quelle tristesse, fis-je ? « Ouais, ancien président amputé d’un pays amputé, on ne peut pas dire que le pays est gâté ».
A la lecture du papier de S.H. en date d’hier -le papier pas son auteur- j’ai appelé l’informateur. Il m’a dit qu’Obasanjo n’a pas vu le vrai Att. Il concéda par la suite que lui aussi avait été informé par un témoin oculaire…indirect qui le tenait de quelqu’un d’autre. Tant mieux. Mon grand-frère est sur ses deux jambes et n’a pas perdu son humour. Un sens que nous ici nous avons perdu ici, avec le Nord, les mausolées de Tombouctou, le Mnla à Tombouctou.
Et sans me mêler de ses affaires, Sarkozy. Lui qui nous reprochait de ne pas être entrés dans l’Histoire. Or le grand-frère choisissant d’aller le démentir dans la ville de ce célèbre discours a, lui, fait deux mandats. Il ne reste plus qu’à le voir maintenant sur You-tube, avec les verres fumés portant leurs étiquettes, les deux jambes bien visibles chaussées des chaussures bleues des bergers de Mopti et en train d’esquisser quelques pas de touroutou sous la flûte magique de Kola Djougal. Et puis ses muscles à la Stallone, pour le jour où il rencontrera le jeune-frère au diner des Ex.