Le Conseil national de la Société civile (CNSC) a reçu solennellement, le rapport annuel 2022 du Vérificateur général, le 12 décembre 2023 à son siège au cours d’une cérémonie présidée par le ministre de la Réconciliation et de la Cohésion sociale, Colonel-major Ismaël Wagué, en présence de son collègue en charge de la Refondation, Ibrahim Ikassa Maïga.
Souhaitant la bienvenue aux invités, notamment aux deux membres d’un gouvernement qui a réhabilité les autorités traditionnelles, à travers l’instauration d’une journée dédiée à elles, le Coordinateur des chefs de quartier de la Commune VI, Seydou Sangaré, a invité les citoyens à mettre le Mali au-dessus de tout.
A sa suite, Mme Aminata Diakité, représentante du Maire de la Commune VI du District de Bamako, a planté le décor de la cérémonie. La corruption, a-t-elle déclaré, est un phénomène complexe qui touche les pays avec des conséquences sur la stabilité des institutions, les investissements et l’économie.
Le Président du Conseil national de la Société civile, Bouréima Allaye Touré, a rappelé que cette activité est organisée dans le cadre de la Semaine nationale de lutte contre la corruption, afin d’informer, de communiquer et de sensibiliser les populations, sur les effets pervers de ce fléau et de la délinquance économique et financière, en général. «La célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption est un événement majeur, pour la réalisation de la bonne gouvernance et qui associe les organisations de la société civile, dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière, au sein de l’administration publique».
Bouréima Allaye Touré a rappelé que les enquêtes d’opinions d’experts et des citoyens du Mali, ont montré une amplification des indices de corruption et de délinquance financière. Selon lui, le Mali s’est engagé dans un processus de réformes administratives et institutionnelles, pour la promotion de la culture de résultats, l’amélioration des relations entre l’administration et les usagers des services publics, et la consolidation de la confiance entre l’administration et les usagers. «Des institutions salutaires ont été mises en place avec notamment la création de grandes institutions, participant à la lutte contre la délinquance financière comme le Bureau du Vérificateur général», a-t-il rappelé.
Des actions vigoureuses contre le fléau ces dernières années
Cette remise solennelle, a déclaré le Président Touré, met la société civile et le citoyen au cœur de la croisade à engager contre ce fléau, en renforçant leurs capacités à jouer pleinement leur rôle de sentinelle. Il a salué le travail gigantesque, réalisé et les actions vigoureuses entamées ces dernières années dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance financière. Il a donné l’assurance de l’engagement des organisations de la société civile, à sensibiliser l’opinion sur les vertus d’une gestion saine des ressources publiques et les inconvénients de la corruption.
Le Vérificateur général du Mali, Samba Baby, a renouvelé avec conviction et détermination son adhésion sans faille, à la volonté inébranlable du Président de la Transition, dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière. «Notre contribution, en termes de vérification et d’évaluation de politiques publiques, s’exerce bien évidemment dans le respect du rôle des autres acteurs de la chaîne de la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière».
Il a réitéré la disponibilité du Bureau, à accorder une attention particulière à toutes les questions d’intérêt national, concernant la gestion des deniers publics, la performance des structures et l’évaluation des politiques publiques. «Ensemble avec le Conseil national de la Société civile, nous nous réjouissons de l’institution de la Semaine nationale de lutte contre la corruption. Un support idéal de collaboration qui nous permet de mettre à disposition, les résultats de nos travaux afin que les acteurs de la société civile, les citoyens et les autres acteurs de la gouvernance puissent apprécier la pertinence et la valeur ajoutée de nos missions », a expliqué Samba Baby.
Collaboration dynamique au service de la refondation
Présidant la cérémonie, le ministre de la Justice par intérim, Colonel-major Ismaël Wagué, a remercié le Bureau du Vérificateur général et le Conseil national de la société civile pour cette initiative. Il a salué les deux décennies de dévouement et d’intégrité du Bureau du Végal, au service des finances publiques. Il a salué une collaboration dynamique au service de la refondation.
Il y a eu ensuite projection vidéo sur les 20 ans du Bureau du Vérificateur général avec les témoignages de trois Vérificateurs généraux. Dans sa présentation du Bureau du Vérificateur général, Adama Konaté a souligné que de juin 2018 à nos jours, l’autorité indépendante a mené 132 missions. Les montants des régularisations effectuées au cours des missions du BVG s’élèvent à 8.644.942.383 F CFA. Drissa Mamadou Coulibaly et Ibrahima Katilé ont présenté le rapport annuel 2022 du BVG, avant de répondre aux questions des participants.
Selon Drissa Mamadou Coulibaly, le BVG a mené 36 missions de vérifications et d’évaluation de performance en 2022. «En 2022, le BVG a reçu 41 saisines provenant du gouvernement, des citoyens et des associations de lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière. Sur ce chiffre, 7 saisines ont donné lieu à des missions de vérifications. 21 dossiers ont fait l’objet de transmission au Président de la Section des comptes de la Cour suprême. 22 dossiers dénoncés au Procureur de la République en charge du Pôle économique et financier. Des exemplaires de tous les dossiers ont été transmis au Directeur général du Contentieux de l’Etat, pour suivi et défense des intérêts de l’Etat», a souligné Ibrahima Katilé.
Mme Kadi M’Gom, substitut du Procureur de la République en charge du Pôle national économique et financier, a déclaré qu’il y a une amélioration visible dans le traitement des dossiers depuis la prise de fonction de la nouvelle équipe.