Les raisons qui doivent inciter au désengagement de l’Etat sont connues ; elles combinent le durcissement de la contrainte budgétaire et les difficultés d’adaptation des monopoles publics au standard d’efficacité économique des marchés déréglementés. La gestion privée du service public est une histoire bien ancienne. La privatisation doit au Mali s’étendre à l’électricité par le biais d’un contrat de concession dont l’expérimentation n’est pas nouvelle, mais s’est soldée par un cuisant échec (cas d’EDM, de la Régie de chemin de fer, à titre d’illustration). Mais le Conseil national du patronat malien (CNPM) croit dur comme le fer à la faisabilité de la transposition de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) au service public EDM. D’autant plus que le gouvernement malien ne peut pas procéder au renflouement de la société surendettée et asphyxiée par la hausse du cours du pétrole. Les pertes techniques inhérentes à la production et au transport, mais également à la distribution vont s’affaisser. Un matelas de paramètres techniques, qui après privatisation, vont s’améliorer pour in fine permettre un compte d’exploitation bénéficiaire.
Un bémol à cet enthousiasme : l’électricité est mieux distribuée en Côte d’Ivoire à un prix réel élevé aujourd’hui que sous la gestion publique et ce service ne donne pas encore satisfaction à la clientèle.
En somme, du point de vue des patrons, l’alimentation efficace et constante en électricité est d’une importance primordiale pour la durabilité du mode de développement du Mali. Les délestages coûtent au Mali des pourcentages de son produit intérieur brut chaque année. La privatisation du secteur de l’électricité vise à augmenter la production d’électricité, en attirant les investissements du secteur privé et des prêteurs commerciaux dans le secteur de l’électricité.