Les séparatistes touareg ont annoncé mercredi avoir instauré un blocus sur les principaux axes du nord du Mali, où l’armée malienne a repris pied ces dernières semaines.
Le Cadre stratégique permanent (CSP), alliance de groupes rebelles armés, a déclaré, dans un communiqué, avoir décidé "l’instauration d’un blocus total sur les axes allant de la frontière algérienne vers les villes de Ménaka, Kidal, Gao, Tombouctou et Taoudeni", les principales localités du nord, qui s’étendent sur une vaste zone entre la Mauritanie, le Mali et le Niger.
Ce blocus "concerne tous les produits et tout type de moyens de transport", précisé l'alliance dans ce communiqué.
Les groupes rebelles à dominante touareg ont perdu le contrôle de plusieurs localités ces dernières semaines, repoussés par une ofensive de l’armée malienne qui a culminé mi- novembre avec la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'Etat central.
Les hostilités avaient repris en août après huit ans d'accalmie entre les belligérants, qui se disputent le contrôle du territoire et des camps militaires laissés par les casques bleus de la Mission de l'ONU poussée vers la sortie par Bamako.
Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont ainsi remporté un succès symbolique largement salué au Mali, mais les rebelles n’ont pas déposé les armes et se sont dispersés dans cette région désertique et montagneuse.
"La lutte continue", avait déclaré le CSP à la suite de la prise de Kidal, dont l’alliance avait afirmé s’être retirée "pour des raisons stratégiques".
Les moyens aériens de l’armée malienne, avions et drones, lui ont permis de prendre l’initiative face aux rebelles, qui ne disposent pas de tels équipements.
Les forces maliennes ont également été appuyées par des mercenaires de Wagner selon les rebelles et des élus locaux, bien que la junte nie la présence dans le pays du groupe de sécurité privé russe aux pratiques décriées.
L’ofensive dans le nord du Mali a été marquée par des nombreuses allégations d’exactions contre les civils par les forces maliennes et leurs alliés russes, que les autorités maliennes nient systématiquement.
La collecte et la vérification de l'information sont compliquées dans une large partie du Mali en raison de la dificulté d'accès à des sites éloignés et à des sources indépendantes dans un contexte de forte insécurité et de musellement des voix dissidentes.