Entre ruse de Sioux et manœuvres politiciennes, les partis politiques ligués contre la Transition se mettent en ordre de bataille pour prétendre accompagner dans ses tournants ultimes et pour devenir les piliers sans lesquels la quatrième République ne tiendrait pas debout. Celle-ci s’affaisserait même sans eux, entraînant dans sa chute tout l’avenir du Mali. Ce lundi, 25 décembre, jour de Noël, bouclera les trois mois de l’annonce officielle du report des élections générales prévues faite par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation le 25 septembre passé. Mais, précisait le Colonel Abdoulaye Maïga, l’élection présidentielle, elle, sera organisée exclusivement, avec un léger décalage, pour sortir de la Transition. Le porte-parole du gouvernement, réputé pour la précision dans ses formulations et qui a montré plusieurs fois son intelligence à démêler les écheveaux, a bien indiqué le temps pas étiré de la future élection présidentielle, ce qui est suffisamment alertant pour les partis politiques désireux, comme c’est leur vocation d’être, de conquérir le pouvoir afin de l’exercer au profit du pays et de la nation. La fourmilière de formations politiques, d’où sont partis sans arrêt des appels tonitruants et assourdissants pour l’organisation des élections, n’est pas le lieu où la volonté d’affronter les suffrages est la mieux partagée. Comme dans un passé récent, il y a bientôt 2 ans en 2024 –qu’est-ce que 22 années à l’échelle de la vie d’une construction politique ? Juste le temps que naisse une fillette qui devienne pubère et se marie ! A partir de 2002, il est né une classe politique qui n’est soucieuse, à travers seulement quelques figures tutélaires, que de placer des ouailles au gouvernement et à la tête des grandes administrations, singulièrement les entreprises les plus rentables, au nom d’une justification incongrue qui se résume en cinq mots : « NOUS SOUTENONS L’ACTION DU PRESIDENT ». Cet opportunisme qui porte dans ses gènes l’extraordinaire capacité de faire saigner l’Etat, devenu aigu à partir de 2002, a encore de beaux jours devant lui, du moins si l’on doit absolument courir le risque de revivre le retour aux affaires des nuées de sauterelles qui foncent sur les champs en train de fleurir d’espérance pour ne pas laisser, bien sûr, que désolations et ruines, alors que les cœurs commençaient à vibrer de confiance.
Qui ne se souvient de la Plateforme qui a regroupé les lilliputiens avec la vocation d’empêcher la Transition de réussir, en coordination indéniable avec les ennemis, la France et sa CEDEAO particulièrement. Citons : “Unis pour le Mali”, le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une Transition Réussie, le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA), le Collectif pour la Défense de la République (CDR), l’Appel Citoyen pour la Réussite de la Transition ( ACRT – Parti Faso Ka Wélé ), la Coalition des Démocrates (CoDe) , Cœur pour la Nation , les Forces Patriotiques et Progressistes du Mali, l’Association Faso Ni Dambé, la Plateforme Malikunko et les personnalités indépendantes. Ouf ! Cette pléthorique armée, qui croit être dotée d’une armada imparable, s’est fait appeler “La Synergie SAUVONS LE MALI – ANKA MALI KISI”. Ouf ! La Transition a tenu bon grâce à la résilience des Maliens, grâce aux intellectuels et cadres qui ont cru au leadership de celui que tout le monde connaît, grâce à la réflexion et à la combativité des patriotes. Aujourd’hui, ce sont les alliés de l’ennemi qui prétendent vouloir jouer aux avant-postes. L’Adema-Pasj et le RPM, deux rafiots politiques en perdition, rechaussent pour cela les crampons. L’Adema-Pasj tiendra ce 30 décembre sa 19ème conférence nationale ordinaire. Mais quelque chose cloche et doit ouvrir les yeux aux calculateurs inattentifs aux réalités. En effet, au vu du rappel de tout e ban et l’arrière-ban de la Ruche, on croyait que les assises se tiendraient au C.I.C.B, au Palais de la culture Amadou Hampâté Ba ou au Palais des Sports, comme au temps où l’on avait la haute main sur les deniers de l’Etat et que tout évènement devait être un carnaval. Mais non, ce serait dans l’enceinte exiguë de la salle de la Maison des Aînés ! Il n’y a plus un responsable de l’Adema-Pasj qui veut se targuer de disposer d’un électorat. La 19ème conférence nationale ne sera rien d’autre que l’occasion d’inviter le colonel Assimi Goïta à être leur candidat à l’élection présidentielle prochaine, comme si celui-ci a absolument besoin de l’onction des tartuffes adémistes pour continuer sa mission. Le week-end dernier, l’APR, après des années, a orgaisé son deuxième congrès. Et Oumar Ibrahima Touré, qui n’a reccueilli que 0,82% au premier tour de la chaotique élection présidentielle de 2018, de déclarer : « Nous avons la mission de proposer une stratégie de participation aux futures élections ». À qui ?