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Accord pour la paix et la réconciliation : Quand l’Algérie demande au Mali de rester fidèle à l’esprit d’Alger
Publié le mercredi 27 decembre 2023  |  Le challenger
Mali
© Autre presse par DR
Mali : L’ambassadeur d’Algérie convoqué par le ministre Diop
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L’Algérie a eu le privilège d’être l’émissaire spécial pour jouer le rôle de médiateur, non pas pour se substituer aux autorités maliennes dans la gestion de la crise. Elle doit savoir qu’elle est récusable à tout moment.
L’Algérie a saisi l’annonce de la fin des opérations de la Minusma pour exprimer toute sa reconnaissance à la Mission onusienne d’avoir contribué à la paix et à la stabilité au Mali. Elle a appelé ‘’les parties signataires à privilégier l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, cadre idoine pour la résolution de la crise malienne.
En passant au crible de l’analyse le communiqué pondu le 13 décembre dernier par le ministère des Affaires étrangères de l’Algérie, on se demande si ce ‘’pays ami’’ ne tenterait pas ainsi de remettre en selle les terroristes du Csp-Psd, chantres de l’Etat fictif ‘’azawadien’’.

Doit-on occulter les ratés de la médiation algérienne ? Nullement. Chaque 6 avril, la Cma commémore l’accession de l’Etat fantomatique de l’Azawad à l’indépendance, au vu et au su de l’Algérie. Le drapeau de l’Azawad a toujours flotté à Kidal, avec la bénédiction du médiateur attitré.
A l’occasion de la visite controversée de l’ex-Premier ministre Moussa Mara, à Kidal, le 21 mai 2014, les rebelles ont eu le dessus. Du coup, la Minusma a procédé au désarmement de nos bidasses, en remettant les armes de combat à la Cma, en guise de butins de guerre. Suite à la libération de Kidal, l’Algérie n’a pas félicité les FAMa.
Le gouvernement malien a toujours été de bonne foi. Il a invité les mouvements signataires à revenir à la table des négociations pour surmonter les défis actuels par la voie du dialogue. Sa main tendue a été superbement ignorée, puisque les hostilités vont s’intensifier entre l’Armée et les rebelles à divers endroits du territoire national, y compris Kidal.
Les rétrocessions des 13 emprises sous responsabilité de la Minusma ne se sont pas déroulées dans les règles de l’art partout, où le transfert devait avoir lieu, notamment à Ber, Anéfis, Tessalit, Aguelhok et Kidal. La Minusma les a abandonnées aux mains des terroristes, en se retirant plus tôt que prévu. Ces emprises ont été récupérées, après de violents combats contre les éléments du Csp-Psd, par les FAMa. Pourtant, l’Algérie est au parfum de cette situation déplorable.
Récusable à tout moment
A écouter le Dr Aboubacar Sidiki Fomba, du Cnt, non moins vice-président du Corema, la Constitution a pris en charge les préoccupations de l’Accord. «L’Accord est déjà appliqué. L’Algérie est plutôt jalouse de la montée en puissance de l’armée malienne, et de l’aura planétaire du colonel Assimi Goïta».
Les nouvelles autorités maliennes sont plutôt favorables à l’application intelligente de l’Accord d’Alger, héritage du régime défunt. Parrainé par la France pour épauler la demande d’indépendance des mouvements intégristes et irrédentistes à l’origine du conflit, l’accord porte les germes d’un Etat fédéral.
Il a été élaboré et négocié par des experts français et imposé aux autorités de l’époque affaiblies par une défaite de la visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal, le mercredi 21 mai 2014. Obtenu sous l’égide de l’Algérie, cet accord ne reflète ni les aspirations du peuple malien ni les initiatives à une paix définitive. Au contraire, il aura permis d’intégrer des groupes armés sans qualification ni compétence dans les institutions étatiques sans procéder à une enquête de moralité ni rendre justice. Des faux-fuyants qui ne pouvaient qu’ouvrir d’autres conflits.
Force est de préciser que les différents accords signés en Algérie, de 1991 à 2015, ont tous consacré la division du Mali.
L’Algérie a eu le privilège d’être désignée émissaire spécial pour jouer le rôle de médiateur, non pas pour se substituer aux autorités maliennes dans la gestion de la crise. Elle doit savoir qu’elle est récusable à tout moment.
Mohamed Koné
Le paradoxe algérien
L’Algérie prend fait et cause pour des Touaregs maliens, alors qu’elle considère les siens comme des citoyens de seconde zone. Ceux qui se sont battus pour la promotion de la culture berbère en Kabylie ont été violemment réprimés. Le statut de la langue amhazigue n’est pas bien défini. Toutefois, l’histoire nous enseigne que Lalla Fatma N’Soumère, née en 1830, à Tassedan, dans la région de Kabylie, est issue d’une famille berbère. Elle est une figure emblématique de la lutte contre l’occupation française. Figure centrale de la résistance, connue pour son charisme et son intelligence, elle s’est opposée avec fermeté à la colonisation. Elle a été très active pendant la révolte de 1857. Héroïne nationale, symbole de la lutte anticoloniale, elle joua un rôle de leader militaire et spirituel lors de la révolte de 1857.
L’Algérie a la mémoire courte, pendant sa guerre de libération déclenchée en 1954, jusqu’en 1962, c’est le Mali qui a servi de base - arrière aux maquisards algériens. C’est le Mali qui a assuré toit et couvert à Ahmed Ben Bella et Abdoul Aziz Bouteflika. Aujourd’hui, au lieu de nous renvoyer l’ascenseur, elle héberge Iyad Aghaly, le terroriste malien et ses fidèles. Ceux-ci combattent le pouvoir central. Comme quoi, le ridicule ne tue pas.
M.Koné
Source : Le Challenger
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