Le Syndicat National des Banques, Assurances, Établissement Financiers et Commerce du Mali ( SYNABEF) a dénoncé des actes pathétiques pouvant constituer un péril grave sur le pacte social de stabilité et de croissance auquel il est partie prenante et qu’il tient pour la bonne marche de la chère patrie, plus particulièrement sur le cas de Ubipharm où le Conseil d’Administration a licencié, de façon collective 158 travailleurs. C’était lors d’une conférence de presse organisée, le mardi 26 décembre 2023 au siège du SYNABEF sis à Sebenicoro sous le leadership de son Secrétaire Général, Hamadoun Bah.
Au total, 8 points étaient inscrits à l’ordre du jour, notamment : le licenciement collectif de 158 travailleurs à Ubipharm ; la situation des travailleurs de PMU-Mali; celle du comité syndical de la BDM, celle à la BSIC, à la BCS, la situation à BEREBEN et du Dépôt SANKE, la situation des gérants des stations et enfin l’épineuse question du non-respect des accords qui souffrent d’application. Plus précisément dans les stations de service d’essence avec les GMPP et certains GPP.
Aux dires du secrétaire général du Synabef, Hamadoun Bah, ce licenciement à Ubipharm est intervenu en période d’un préavis de grève et dans un contexte où les travailleurs revendiquaient des conditions de travail plus favorables( prime d’installation) par suite d’un déménagement en vue de la société dans la périphérie de Bamako ( Samaya) construit à hauteur de 8 milliards de francs CFA. Selon lui, pour couper court à cette revendication, la société a boudé la table de négociation et voulu imposer aux travailleurs, un avenant au contrat de travail sans en échanger les contours avec les partenaires sociaux.
D’ajouter que la société a ainsi procédé, en violation de toutes les dispositions réglementaires, au remplacement des travailleurs en grève par des personnes extérieures recrutées à travers certains bureaux de placement. Au lieu de négocier sur les points de revendications, les actionnaires ont emprunté la voie sans issue de la violence et de l’intimidation pour en découdre définitivement avec un syndicat bien implanté et gênant.
S’agissant des travailleurs de PMU-Mali, le secrétaire général a évoqué des cas de discrimination à travers les traitements différents des travailleurs comme celui des 61 travailleurs régularisés à la suite d’un PV de conciliation du Synabef du 25 novembre 2021, de tentatives d’affaiblissement du comité syndical entre autres. Invoquant la violation flagrante de la convention 87 et 98 de l’organisation internationale de travail (OIT) par de la Direction Générale de la BDM en s’invitant dans le jeu syndical, M. Bah a expliqué le cas de de BSIC où selon lui, ils assistent à une immixtion flagrante de la Direction Générale dans les activités syndicales à travers le renouvellement des délégués du personnel de la BCS. Parlant de la situation d’un camarade lésé dans ses droits depuis plusieurs années, il a cité la situation BEREBEN et dépôt SANKE, deux points qui font, selon lui, l’objet d’un point d’accord et constituent tous des entraves terribles à la liberté syndicale. << La situation des gérants des stations relève d’un film hollywoodien. Ces travailleurs de catégories différentes ( les gérants directs, indirects et financiers) broient le noir au quotidien sous l’emprise du capital et des multinationales pendant que ces sociétés font des profits vertigineux>>, a-t-il dénoncé.
A noter que l’ensemble des points évoqués constituent tous des facteurs de remise en cause du pacte social de stabilité et de croissance. Certains de ces points liés aux entraves à la liberté syndicale relèvent juste d’une autre époque où l’oppression du syndicat était une règle, a-t-il fulminé.
Enfin, tout en mettant en garde, les plus hautes autorités, il a dévoilé que des préavis de grève sont en gestation si rien n’est fait pour un dénouement heureux dans les difficultés relevées.