Un chef de poste de péage et de pesage enregistre entre 2014 et2022 des entrées de fonds de
182,7 millions F CFA contre un cumul de salaires et autres avantages de 29 millions F CFA,
soit un écart non justifié de 153,7 millions F CFA.
L’Autorité routière est indirectement critiquée dans le rapport de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei) dont une copie a été transmise au président Assimi Goïta.
Service important du ministère des Transports et des Infrastructures, l’Autorité routière n’a jamais pris
les mesures qu’il faut pour combattre la corruption dans les péages. Tout le monde sait que des tickets
parallèles circulent entre les postes de péage sans que les auteurs de cette pratique ne soient inquiétés.
Le rapport qui a été présenté au président de la Transition souligne les dégâts causés par le manque
de fermeté au sein de l’Autorité routière. Certains estiment que les autorités n’ont plus le choix pour
prendre des mesures punitives et préventives contre les malversations signalées dans ces péages,
après les scandales rapportés par l’Oclei. En effet, les péages sont devenus des sources d’enrichissement illicite pour de nombreux cadres.
L’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite vient de confirmer cette évasion de capitaux. A
en croire son dernier rapport, un chef de poste de péage et de pesage enregistre entre 2014 et 2022 des entrées de fonds de 182,7 millions F CFA contre un cumul de salaires et autres avantages de 29 millions F CFA, soit un écart non justifié de 153,7 millions F CFA. En moyenne, de 2014 à
2222, ses comptes bancaires et Orange Money ont reçu 182 770 897 F CFA, soit 1 846 171 F CFA
par mois.
Largement au-dessus de ses moyens Or, ses revenus légitimes moyens s'élèvent à 292 961 F CFA par
mois. Le montant moyen de ses dépenses est de 22 782 701 F CFA par an, soit 1 898 558 F CFA
par mois. Cela signifie que l'intéressé dépense par mois 1 605 597 F CFA de plus que ses revenus légitimes mensuels. A la date du 30 mars 2022, intéressé disposait sur son compte d'un solde créditeur équivalant à 16,7 fois la moyenne mensuelle de ses revenus légitimes.
Cette situation interpelle l’Autorité routière qui n’a pris aucune décision pour uniformiser les tickets de
péage. Il arrive que d’un poste à l’autre, les usagers rencontrent des tickets de différentes formes.
Ce manque de conformité indique clairement que ceux qui impriment les tickets sont libres de mettre en
circulation le nombre qu’ils veulent. Dans certains cas, les tickets sont même remplis au stylo, selon
certains transporteurs. La justice qui a été saisie doit faire tout pour que les auteurs de détournements
remboursent ce qu’ils ont pris à l’Etat.
Mais la prévention doit aussi être au cœur de l’action de l’Autorité routière. D’autres critiques affirment que la responsabilité de la ministre des Transports est engagée au motif que les mesures préventives ne sont pas à la hauteur des attentes. L’informatisation, la numérisation des paiements et la présence des caméras de surveillance devraient primer.