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Mali: les séparatistes touareg rejettent l’annonce d’un dialogue "inter-malien" pour la paix
Publié le mardi 2 janvier 2024  |  AFP
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Les séparatistes touareg ont rejeté mardi l'idée d'un "dialogue direct inter-malien pour la paix
et la réconciliation" avancée par le chef de la junte, qu'ils considèrent comme "une façon de
prononcer la caducité définitive de l'Accord" de paix de 2015 entre eux et Bamako.
Lors de ses vœux du Nouvel An dimanche, le chef de la junte Assimi Goïta a annoncé la mise
en place d'un "dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation, afin d’éliminer les
racines des conflits communautaires et intercommunautaires" et pour "privilégier
l’appropriation nationale du processus de paix".
Il a indiqué "que l’unicité, la laïcité de l’État et l’intégrité du territoire ne feraient pas partie
des sujets de discussion" et assuré que "la lutte contre les groupes armés terroristes", parmi
lesquels la junte place les groupes rebelles touareg, se poursuivrait "jusqu’à la pacification
totale du pays".
"Nous pensons que c'est (le dialogue inter-malien) une façon de prononcer la caducité
définitive de l'accord et de mettre la médiation internationale à la porte", a déclaré à l'AFP
Mohamed Elmaouloud Ramadane, un porte-parole de la rébellion touareg signataire de
l'accord de paix sous l'égide d'Alger en 2015.
"Nous voyons que c’est un rejet d’un accord déjà signé par toutes les parties et garanti par la
communauté internationale, et nous ne sommes pas prêts à prendre part à un processus de
paix qui ne sera qu’un simulacre", a-t-il ajouté.
Les hostilités ont repris en août après huit ans d'accalmie entre Bamako et la rébellion
touareg, qui se sont disputés le contrôle du territoire et des camps militaires laissés par les

casques bleus de la Mission de l'ONU poussée vers la sortie par Bamako.
Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont remporté avec la prise de Kidal,
bastion de la revendication indépendantiste, un succès symbolique largement salué au Mali,
mais les rebelles n’ont pas déposé les armes et se sont dispersés dans cette région désertique
et montagneuse.
Les relations entre le Mali et l'Algérie sont au plus bas depuis que Bamako a reproché à Alger
des réunions avec des séparatistes touareg sans associer les autorités maliennes, et la
réception d'une importante figure religieuse et politique malienne, l'imam Mahmoud Dicko,
l'un des rares à oser exprimer ouvertement ses désaccords avec la junte. Les deux pays ont
rappelé leurs ambassadeurs fin décembre.
L’ofensive dans le nord du Mali a été marquée par de nombreuses allégations d’exactions
contre les civils par les forces maliennes et leurs alliés russes, que les autorités maliennes
nient systématiquement. Le nord est aussi en proie aux attaques jihadistes de groupes afiliés
à Al-Qaïda ou à l'Etat islamique.
Les Forces armées maliennes et les combattants de la Plateforme des mouvements du 14 juin
2014 (MSA-GATIA), des groupes armés loyalistes, ont dit mardi avoir repoussé une attaque
"terroriste" à Ménaka, ville importante du nord-est proche de la frontière nigérienne et
encerclée par les jihadistes de l'Etat islamique.
La plateforme MSA-GATIA déplore la mort de trois de ses combattants et afirme que leur
riposte a tué quatre "terroristes", dans un communiqué.
La collecte et la vérification de l'information sont compliquées dans une large partie du Mali
en raison de la dificulté d'accès à des sites éloignés et à des sources indépendantes dans un
contexte de forte insécurité et de musellement des voix dissidentes.
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