Guerre entre rebelles : Pourquoi le MNLA et le Mujao en sont venus aux mains #aBamako

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Guerre entre rebelles : Pourquoi le MNLA et le Mujao en sont venus aux mains

Publié le mardi 3 juillet 2012 | Le Procès Verbal

© Getty Images par DR
Crise Malienne : Moussa Ag Assarid (droite), le porte-parole malien du Mouvement national pour la Libération d`Azawad (MNLA) et Irij Maouche (guauche), le membre de l`association Tamazgha

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Exclusif/Mali: Violents combats à Gao entre islamistes et rebelles touaregs

- AFPTV - 30/6/2012

Dossier

CRISE AU NORD DU MALI

La presse a beaucoup parlé du déroulement du conflit fratricide entre rebelles du nord- Mali mais pas assez de ses causes. Voici ce qui a réellement mis le feu aux poudres…

Après trois mois d’une cohabitation très compliquée dans les régions du nord-Mali conquises ensemble, les rebelles islamistes ont violemment chassé de Gao leur rival indépendantiste du MNLA. Certes, plusieurs fois les islamistes, dans leur logique d’instauration de la loi islamique, ont toujours froissé les éléments du MNLA déployés sur le terrain; mais il n’y avait jamais eu d’affrontements d’envergure entre eux jusqu’à ce mercredi 27 juin 2012. Cette journée fut fatale au MNLA. Mais qu’est-ce qui a réellement mis le feu aux poudres ?

Les choses débutent par l’assassinat, dans la nuit de lundi à mardi 26 juin, d’un enseignant et conseiller municipal de Gao par des individus non identifiés. Immédiatement, les combattants du MNLA sont soupçonnés d’être responsables du crime car c’est ce mouvement qui est coutumier des meurtres gratuits. Le mardi matin, les parents, amis, collaborateurs et élèves du défunt se rendent au cimetière de Gao pour l’enterrement. Pendant l’enterrement, quelques éléments du MNLA, peut-êrtre pour regagner la sympathie de la population ou se disculper aux yeux de la population, se rendent au cimetière afin d’assister à l’enterrement. A la vue de ces éléments armés, la foule présente au cimetière se fâche et leur demande de se retirer sus-le-champ. Les soldats du MNLA ignorent la demande. La tension monte et les combattants du MNLA se retirent. Après cette interruption momentanée, le rituel d’enterrement reprend.

Après avoir enfin mis le défunt en terre, les jeunes de Gao, très en colère, décident de marcher sur le gouvernorat, siège du gouvernement du MNLA pour demander le départ de ce groupe armé auquel ils attribuent tout le désordre qui règne dans le nord du Mali. La marche est encadrée par des soldats du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao, mouvement allié aux islamistes d’Ansar Dine). Arrivés au gouvernorat, les marcheurs sont visés par des coups de feu des hommes du MNLA retranchés dans les locaux. La foule se disperse en courant. Les hommes du Mujao calment cependant ceux du MNLA et rejoignent leur quartier général. Immédiatement, Ançar Dine, le mouvement islamiste d’Iyad Ag Ghali, et le Mujao, son allié, tiennent une réunion de crise. Suite à la réunion, ils demandent au président du gouvernement de transition du MNLA, Bilal Ag Chérif, de faire toute la lumière sur la mort de l’enseignant et de remettre, dès le lendemain mercredi, les coupables pour qu’ils soient jugés selon les lois de l’islam. Le MNLA adhère à cette requête et promet de faire le nécessaire. Mercredi matin donc, un émissaire des islamistes se rend au gouvernorat de Gao pour récupérer les présumés coupables. Les dignitaires du MNLA refusent de les remettre et agressent même physiquement l’émissaire. Ayant appris le refus du MNLA de livrer les assassins de l’enseignant, Ansqar Dine et le Mujao lui envoient d’autres émissaires pour le ramener à la raison. Encore une fois, le MLNA ne veut rien entendre. La tension monte entre émissaires islamistes et hommes armés du MNLA: ces derniers usent de leurs armes; un émissaire islamiste prend une balle dans la nuque et meurt; les autres émissaires islamistes sont grièvement blessés.

Avertis de la tournure des événements, Ansar Dine et le Mujao sonnent l’alerte générale. Ordre est donné à leurs troupes de se mobiliser et de mettre fin à toute présence du MNLA à Gao. Les combats débutent; ils font rage. Au terme de plusieurs heures d’affrontements, les islamistes investissent le gouvernorat de la ville, quartier général du MNLA, tuant et emprisonnant plusieurs membres du mouvement indépendantiste touareg. Bilan provisoire: 20 morts et 30 prisonniers au préjudice du MNLA. L’aéroport de Gao, où le MNLA avait installé sa base militaire, est déserté par ses combattants. Jeudi 28 juin, les jeunes de Gao se rendent au commissariat où sont emprisonnés les combattants du MNLA pour en finir avec eux. Les islamistes les supplient de laisser les juges islamiques faire leur boulot. Ils acceptent et rentrent chez eux.

Le vendredi 29 juin sera jour de fête à Gao pour la simple raison que la population pense généralement que le départ du MNLA est celui du diable. De toute évidence, les islamistes ont gagné militairement mais ils sont aussi parvenus, à travers l’élimination du MNLA, à gagner le soutien d’une partie de la population.

Tiékorobani

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