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Colonel Abdoulaye Maïga : «Notre souhait le plus ardent est d’organiser l’élection présidentielle le plus rapidement possible»
Publié le vendredi 12 janvier 2024  |  L’Essor
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© aBamako.com par DR
Point de presse des émissaires du gouvernement de la Transition
Bamako, le 05 janvier 2022. À leur retour de la mission qui les a conduits au Ghana, en Côte d`Ivoire, au Burkina-Faso puis en Sierra Léone, les ministres messagers du gouvernement de la transition ont tenu à l`aéroport Modibo Kéita Sénou, un point de presse sur leur mission.
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Le ministre d’état, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga était l’invité de la télévision nationale dans le cadre de l’émission «Mali Kura Taassira 2».

Au cours de cette émission, le ministre Maïga a abordé les questions liées à l’organisation de l’élection présidentielle prochaine. Il rappellera à ce propos le communiqué du gouvernement du 25 septembre dernier où trois arguments techniques ont été avancés pour justifier le léger report de l’élection présidentielle. Le premier était la nécessité de relire la loi électorale conformément à la nouvelle Constitution. Quant au deuxième, il s’agissait de mettre fin à la prise d’otage de notre base de données Ravec par la société « Idemia ». Le troisième argument concernait la prise en charge des résultats de la révision annuelle des listes électorales par l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige).

Le colonel Abdoulaye Maïga a ajouté un quatrième argument qui est sécuritaire du fait du changement de posture des groupes armés. Et ce, depuis le mois de septembre dernier après l’attaque qui a visé le bateau Tombouctou et une série d’attaques contre les camps de Bamba, de Gao et de Ber. Ces attaques qui ont été revendiquées par les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, a-t-il regretté.

Pour lui, il faut intégrer et gérer ce changement de posture. «C’est un problème réel pour la simple raison que dans le cadre de l’application de l’Accord d’Alger, ces groupes armés signataires avaient une responsabilité, celle d’assurer la sécurité des localités dans lesquelles ils se trouvaient», a expliqué le ministre d’état qui a ensuite déploré que des acteurs, qui étaient supposés constitués des facteurs de paix, se transforment subitement en « groupes terroristes».

Toutefois, assurera le colonel Abdoulaye Maïga, le souhait le plus ardent des autorités de la Transition est d’organiser «les élections le plus rapidement possible». Cependant, a-t-il tempéré, entre le souhait et la réalité, il y a une grande différence.

Revenant sur la question relative aux données du Ravec, le colonel Abdoulaye Maïga a signalé que sans celles-ci, il n’y aura pas de fichier électoral. Selon lui, l’un des objectifs inavoués de la société « Idemia », qui assurait la maintenance de notre base de données, était de faire volatiliser nos données. «Ce sont des réalités qu’il faut prendre en compte», a-t-il affirmé.

Répondant à certains détracteurs de la Transition, le chef du département chargé de l’Administration territoriale a indiqué qu’au moment où on organisait le référendum, les groupes armés signataires n’étaient pas du tout dans la posture qu’ils ont adoptée récemment. Cependant, assurera-t-il, tous les moyens de l’état sont déployés pour faire face aux trois défis techniques mentionnés dans le communiqué publié en septembre dernier.

Le colonel Abdoulaye Maïga a demandé d’éviter de présenter la prorogation d’une transition comme un épouvantail. «Qu’on le veuille ou non et quels que soient les arguments pour ou contre, aujourd’hui, Kidal est le fruit d’une prorogation», a déclaré, fièrement, le ministre d’État. Toutefois, a-t-il souligné, les autorités travaillent d’arrache-pied afin que le délai de la Transition soit respecté.

Le colonel Abdoulaye Maïga a clarifié que la prorogation n’a jamais été un objectif. La preuve, dira-t-il, l’adoption d’une nouvelle Constitution et l’organisation de l’élection présidentielle uniquement durant la Transition, tout en laissant les autres scrutins au soin des nouvelles autorités élues, indiquent à suffisance la volonté de retourner à un ordre constitutionnel sécurisé et apaisé.

DISSOLUTION- Le patron du département en charge de l’Administration territoriale est aussi revenu sur la dissolution des conseils communaux du District de Bamako, des Commune I et IV. Une décision qui a été prise lors du conseil des ministres du 22 novembre dernier. Le ministre Maïga a rappelé qu’il n’y a dans aucun document-cadre de la Transition, ni dans les feuilles de route issues des concertations de septembre 2020, ni dans le Plan d’action du gouvernement (PAG), ni dans les recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR) qu’il faut proroger le mandat des élus des collectivités territoriales.

Aussi, cette prorogation n’a pas été demandée par les partis politiques ni les élus eux-mêmes. « C’est un choix souverain, une orientation des plus hautes autorités », a-t-il précisé. Et de poursuivre : «en défendant ce projet de loi de prorogation des mandats des élus des collectivités territoriales, nous avons pris un engagement à la fois devant le chef de l’état et le Conseil national de Transition (CNT) que cette prorogation ne sera pas synonyme de blanc-seing à la mauvaise gouvernance». Selon lui, les collectivités territoriales qui font l’objet de dissolution, l’ont été sur la base des rapports d’inspection, de celui du Vérificateur général et d’autres rapports de vérifications.

« À chaque fois que nous avons les preuves de la mauvaise gouvernance, nous n’avons pas d’autre choix que de les dissoudre», a indiqué le colonel Abdoulaye Maïga. Toutefois, il a reconnu qu’il y a des collectivités territoriales qui sont bien gérées et qui arrivent à satisfaire les attentes des populations avec les moyens de bord.

DÉMATÉRIALISER- Le patron du département en charge de l’Administration territoriale a également évoqué le parachèvement de la réorganisation territoriale qui constitue une «innovation très symbolique». À ce sujet, il a rappelé qu’en mars 2011, notre pays est passé de huit à 19 régions plus le District de Bamako. Durant 12 ans, ce processus était en cours. La préoccupation de notre population a été réitérée à plusieurs reprises depuis les concertations de septembre 2020 pour parachever cette réorganisation territoriale. Cette préoccupation a été reprise dans les PAG et réitérée également lors des ANR. « Aujourd’hui, nous sommes très heureux d’annoncer que la réorganisation territoriale est parachevée», a exprimé le ministre d’état.

Un autre avantage de cette réorganisation territoriale, a signalé le ministre Maïga, est le changement de la physionomie de Bamako. Il y a aura un gouverneur et les sous-préfets d’arrondissements pour mieux animer et assurer la permanence de l’état. Aussi, Bamako constitue désormais une seule collectivité territoriale avec un seul budget et une seule planification. Cela aura l’avantage notamment de mieux gérer les ressources de l’État, de mieux planifier et de régler certains aspects comme l’insalubrité ou d’autres détails qui touchent à la vie des populations, a-t-il expliqué.

Le patron du département en charge de l’Administration territoriale a, par ailleurs, fait montre de sa volonté de dématérialiser l’état civil pour éviter les «tracasseries» et les déplacements physiques aux usagers. Pour ce faire, il envisage de transformer le Centre de traitement des données d’état civil (Ctdec) en une agence de sécurisation de l’état civil, de basculer notre base de données vers une base sans pourcent sécurisée et nationale.

Bembablin DOUMBIA

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