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Situation socio-politique du Mali ; Ces acteurs ont-ils perdu la voix ?
Publié le dimanche 14 janvier 2024  |  l'Aerte
Réunion
© aBamako.com par AS
Réunion du Conseil Supérieur de la Magistrature à Koulouba
Bamako, le 31 Juillet 2020 s`est tenue à Koulouba une réunion du Conseil Supérieur de la Magistrature. Photo: Me Kassoum TAPO.
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Du début de la transition politique au Mali à maintenant, certains animateurs du landernau politique n’ont plus la même réaction. S’ils étaient bouillants avant, au moment où nous sommes, ils observent un silence de cimetière face à la situation. Qu’est-ce qui explique ce calme olympien de ceux qui avaient l’habitude de secouer le cocotier ?

Depuis le début de la transition, le torchon n’a jamais cessé de brûler entre les autorités et la classe politique. A l’orée de l’avènement de la transition, des fronts ont été érigés pour demander une transition de courte durée. C’était le moment où la classe politique et la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) soufflaient dans la même trompette.

Des voix se sont levées parmi lesquelles celle de Mohamed Ali Bathily, l’un des tombeurs du régime d’Ibrahim Boubacar Keita et membre influent du M5-RFP Malikura. Il a été de toutes les rencontres avec l’émissaire de la Cedeao, Goodluck Jonathan et ancien président de la République du Biafra.

Les circonstances du procès de son fils, Youssouf Bathily alias Ras Bath pour les intimes l’ont tiré vers l’avocat inscrit au Barreau de Paris, Kassim Tapo. Un Tapo que Bathily a smashé quand la désobéissance civile contre le régime d’IBK battait son plein. Me Tapo étant ministre de la Justice et des Droits de l’Homme de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita, Bathily l’a combattu avec la dernière rigueur. Ce, chaque fois que l’occasion se présentait.

Mais c’est lui qui a pris en mains l’affaire de Ras Bath qui multiplie ses séjours en prison pour ses avis et convictions allant à l’encontre de ceux des autorités de la transition. Il est souvent accusé d’ « outrage à Magistrat », d’ « atteinte au crédit de l’Etat », de « déstabilisation des Institutions de la République ».

Mais le constat que l’on fait de l’attitude de ces deux hommes politiques, tous ayant servi sous l’ancien régime, est qu’ils ont observé trop de réserve vis-à-vis de la vie de la nation. Cela, depuis l’incarcération du président du CDR. Qu’est-ce qui explique ce silence assourdissant ? Ont-ils la trouille de connaître le même sort que leur fils et client ? Que se cache-t-il derrière ? C’est du moins la question que l’on se pose car c’est un secret de polichinelle que les interpellations se bousculent et finissent par se muer en placement sous mandat de dépôt.

Avec les autorités de la transition, la justice n’accepte pas que les citoyens disent tout ce qui leur passe par la tête partout, à tout moment et n’importe comment. Dans les grins et salons des grandes villes et de la Bamako, dans les conversations, tous disent : « Tchè, ce n’est plus comme avant ! Il faut faire attention hein ! ».

En redonnant au Maliens leur dignité d’antan, les autorités de la transition, avant de rendre les rênes du pouvoir, voudraient aussi asseoir le respect dû au pouvoir.

Bazoumana KANE

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