Ce vendredi 29 décembre, à Kéniéba dans la région de Kita, sous le leadership du directeur du Renseignement et de la Lutte contre la fraude Amadou Sanogo, les gabelous ont mis la main sur 150 caisses de mercure cachées sous des marchandises dans un camion.
En fin d’année 2023, les douaniers du Mali ont redoublé d’efforts et de vigilance. Ce qui justifie que leur travail n’a pas du tout été de tout repos. Cette attitude a payé pour les gabelous à Kéniéba. Ils ont saisi une importante quantité de mercure cachée, si l’on en croit le directeur de directeur du Renseignement et de la Lutte contre la fraude, Amadou Sanogo.
Nommé à ce poste par l’arrêté ministériel n°2023-3451/MEF-SG du 13 novembre 2023, le directeur Sanogo vient de montrer que les plus hautes autorités ne se sont pas trompées en le choisissant. Cette saisie en est l’illustration parfaite.
Après avoir fait la somme des renseignements collectés auprès des populations, le directeur Sanogo et ses hommes n’ont pas perdu de temps. Une descente sur le terrain a été organisée comme ils en ont l’habitude. Selon monsieur Sanogo, c’est sur la base des renseignements qu’ils sont arrivés à ce résultat. « Effectivement, nous avons eu des informations. Dans le jargon douanier, on va parler de renseignements quand il y a la précision. C’est sur la base de ces renseignements que nous avons dépêché une mission dans la région de Kita, plus précisément à Kéniéba auprès de la société du droit malien », a-t-il expliqué.
Selon lui, quand la mission composée d’agents très aguerris qui connaissent leur métier est partie, ils sont allés au niveau de cette société. De son point de vue, à l’intérieur, il y avait un atelier où ils ont découvert un conteneur. A ses dires, dans ce conteneur qui sert pratiquement de magasin et derrière des tas de filtres, ils ont pu découvrir 150 caisses de mercure. « C’est pour dire que sans renseignements, il n’est pas possible de saisir ces produits », a-t-il affirmé.
Selon l’interlocuteur du jour, quand ils ont tenté d’aller plus loin, au fond des informations, certains fraudeurs ont communiqué, d’autres ont gardé le silence. Il n’a pas manqué de dévoiler la valeur du produit saisi. Ce, pour l’heure, de façon approximative. « Ce qu’on peut dire actuellement, c’est que la valeur de ces produits peut être évaluée à des centaines de millions sinon disons de milliards. Ceci est à déterminer avec l’unité quand il y aura plus de précision », a-t-il détaillé.
En plus de générer des fonds pour redorer le blason de l’assiette financière de l’Etat, les gabelous du Mali s’occupent aussi de la protection de la population. C’est pour cela que le douanier Sanogo a affirmé que les douanes maliennes et les douanes d’une façon générale sont au service de la population. « Nous travaillons dans un premier temps pour collecter des recettes au profit du trésor pour assurer les dépenses de l’Etat. Et dans un second temps, nous travaillons à la protection de la population. Donc il est bon que la population collabore avec les douaniers en donnant le maximum d’informations pour faciliter notre mission qui consiste à les protéger », a-t-il martelé.
Parlant du mercure, il dira qu’il sert, dans le domaine minier, à rassembler les particules fines d’or, à les condenser. C’est un produit dont la mauvaise utilisation a des conséquences fâcheuses sur la vie des populations. C’est la raison pour laquelle le directeur Amadou Sanogo a affirmé que le mercure peut avoir d’autres vertus mais comme tout produit chimique, dit-il, s’il n’est pas utilisé par les spécialistes, il peut causer d’autres dommages qu’on ne souhaite pas. « Pour le moment, au stade de nos informations, c’est avec cette société du droit malien que nous entendons recevoir les réfractaires pour approfondir nos informations », a-t-il ajouté.
« A quoi consiste le mode opératoire ? », s’interroge le directeur du Renseignement et de la Lutte contre la fraude. A ses dires, les informations qu’ils ont reçues ont révélé que les produits rentrent dans les camions qui transportent d’autres marchandises. En dessous de ces marchandises et par petites quantités, ajoute-t-il, les produits sont stockés. En clair, sans renseignement comme le témoigne le directeur Sanogo, il n’est pas évident de voir ces produits. « A ce stade, les produits sont découverts sans document douanier », a-t-il conclu.
Avec cette saisie de taille, le directeur du Renseignement et de la lutte contre la fraude et ses hommes font tache d’huile à Kéniéba. Une performance qui les met au rang des gabelous conscients de la confiance en eux placée par les autorités de la transition malienne.