Depuis le 10 janvier 2024, la Brigade du Pôle National Économique et Financier maintient en garde à vue, pour faux et usage de faux et atteinte aux biens publics, plusieurs cadres de la société EDM-SA. On y dénombre le DG sortant, Koureichi Konaré, et plus d’une dizaine de ses proches collaborateurs parmi lesquels figurent, entre autres, la puissante secrétaire général Aminata Niane, celle-là même qui cumulait à elle seule plusieurs responsabilités dont les départements juridiques, le contrôle des contrats et passations de marchés ou encore la communication. Elle est détenue en même temps que les chefs des départements de contrôle des contrats et passation des marchés et compliance et juridique, respectivement Mamadou Sidibé et Joseph Thera.
L’ancien Directeur Administratif et Financier, actuellement conseiller spécial du DG, Boubacar Diallo, ancien directeur de la production, Ousmane Traoré, ainsi que l'inspecteur des douanes et ancien chef du bureau des produits pétroliers, Saran Diakité, font partie également des personnalités aux arrêts. Quant au Directeur général adjoint sortant, Samba Ben Moussa Diakité, également concerné par la procédure, selon les mêmes sources, il ne serait à l’abri que parce qu’il se trouve en dehors du pays.
On ignore pour l’heure dans les détails de ce qu’on leur reproche, mais tout porte à croire que ce sont les quelques mois de gestion de Koureichi qui ont été revus à la loupe. Et selon nos sources, le DG sortant ne serait pas gêné pour passer aux aveux. Comme quoi, personne ne fera la fête derrière lui. Et selon les mêmes sources, c’est lui qui aurait cité deux ministres dont un en activité et un puissant colonel dans des affaires très peu orthodoxes. Or seul un d’entre eux, notamment le ministre sortant de l’Energie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré, a été écouté. Comme quoi, cette affaire d’EDM-SA risque de secouer la République à moins que la procédure n’épargne de puissants intouchables, même si la signataire d’un Directeur général n’engage que sa seule responsabilité.