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États Généraux de l’Éducation : Les acteurs se prononcent
Publié le lundi 22 janvier 2024  |  Le Républicain
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Pr. Abdou Mallé, Secrétaire général du Syndicat national de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique (SNESUP) : «Le premier problème, pour tout le système éducatif, est relatif à l’insuffisance des infrastructures»

Je dis ma satisfaction puisque j’avais le document et j’ai eu le temps de le lire. En ce qui concerne notre sous-secteur (enseignement supérieur et recherche sicentifique), les problèmes essentiels ont pu être évoqués. Si tel n’est pas le cas, je suis venu à la charge. D’abord, le premier problème pour tout le système éducatif, est relatif à l’insuffisance des infrastructures. A ce niveau, est-ce que vous pouvez imaginer que chez nous à l’IPR-IFRA de Katibougou, il y a des problèmes fonciers dans lesquels le gouverneur est mal impliqué. Et nous protestons. Notre chère école agricole d’envergure régionale, sous régionale et internationale, est créée en 1898. L’IPR a 126 ans aujourd’hui. Ces premiers titres ont été acquis en 1935. Mais ce sont les fils de certains travailleurs à qui un directeur avait donné des parcelles provisoires pour qu’ils soient proches de l’école, qui se sont levés aujourd’hui pour dire que le titre de l’IPR leur appartient. Nous disons non, et nous souhaitons le départ du gouverneur qui soutient cela, qu’il soit relevé de es fonctions. Le deuxième problème essentiel pour tout le système, est que tous les domaines de l’enseignement supérieur, universitaire et scolaire soient sécurisés. Le troisième problème est l’insuffisance notoire des formateurs, c’est-à-dire des enseignants, également des chercheurs. A ce niveau, nous demandons non seulement un recrutement massif, mais qu’il y ait un accompagnement avec les meilleures conditions de vie et de travail, c’est-à-dire, un bon salaire et un accès facile au lieu de travail, des salles de classes adéquates, avec beaucoup de sécurité et sans violence. C’est extrêmement important. Car quand il y a violence au niveau des étudiants ou bien des élèves, le personnel est exposé. Il faut donc éradiquer la violence dans le système éducatif. Je termine par mes impressions. Je dirais toute ma satisfaction bien que le SNESUP avait été obligé d’envoyer une lettre de protestation au Ministre de l’éducation nationale pour qu’il nous envoie une invitation normale, puisqu’on apprenait les différentes phase à la télé. Ce qui n’est pas normal à nos yeux. On n’allait jamais accepter que cette rencontre historique sur l’école se passe sans nous. Nous bénissons notre école, notre pays, parce qu’il s’agit de la refondation avec l’esprit de souveraineté totale.



Adama Fomba, membre de la Commission Éducation du Conseil National de Transition (CNT) : « Si nous ne gagnons pas le pari de l’éducation, il serait très difficile pour notre pays de se hisser à un certain niveau dans le monde »

Je tiens tout d’abord à saluer les autorités de la transition pour cette initiative : l’organisation et la tenue des Etats Généraux sur l’Education (EGE) au niveau des différentes régions, dans le District de Bamako et au niveau de la Diaspora, et depuis hier, au niveau national. Il est toujours important que les gens, surtout les acteurs, se retrouvent autour des sujets sensibles, et surtout l’éducation que nous pouvons considérer comme la colonne vertébrale d’une nation qui se veut développer.

Les attentes, je pense que nous souhaitons à ce que les débats se passent dans la plus grande sérénité et dans la plus grande objectivité et que nous produisions un document qui puisse donner une orientation politique aux autorités de la transition pour prendre à bras le corps, et surtout trouver des solutions à certains problèmes de l’école malienne. Si nous ne gagnons pas le pari de l’éducation, il serait très difficile pour nous, pour nos pays, de se hisser à un certain niveau dans le monde. Tous les problèmes sont à analyser, surtout quand on parle des EGS. Il faut surtout parler de la question des écoles privées en vue de trouver une nouvelle solution. La qualité de nos enseignements ; le contenu de nos programmes d’enseignement, il faut les interroger et il faut trouver une formule pour nous permettre de nous faire ce chemin afin de donner un enseignement de qualité à notre pays, à nos enfants.



Tiémoko Bengaly, représentant de la Région de Sikasso : « Il faut refonder totalement notre système éducatif au profit de notre développement »

En réalité, les Etats Généraux de l’Education sont une bonne initiative, parce que notre système éducatif en a besoin fortement. Les autorités ont pris cette initiative pour réaliser une des recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR). Cela dénote de la détermination des autorités à répondre à aux préoccupations des Maliens qui prévalent sur l’école malienne. Nous osons croire que les débats qui vont se tenir autour de certaines thématiques, vont nous permettre de faire de bonnes propositions pour apporter le changement souhaité.

Comme attentes, comme je l’ai dit, ce sont les objectifs que nous nous sommes assignés il y a longtemps pour refonder totalement notre système éducatif au profit de notre développement. En ce qui concerne la région de Sikasso, nous sommes dispossé à travailler dans ce sens. Pour cela, nous avons fait des propositions par rapport à certaines thématiques que nous allons défendre avec des arguments solides pour qu’on puisse aller dans ce sens. Nous faisons allusions surtout aux Medersas. Aujourd’hui, il se trouve que dans ces établissements, on n’a pas d’enseignants qualifiés. Nous pensons qu’il faut réfléchir à créer des filières au niveau des IFM (Institut de Formation de Maîtres) qui sont déjà sur place à moindre coût pour permettre à ses arabisants d’aller faire leurs formations dans le but de donner un enseignement de qualité au niveau des Medersas. Par rapport à la scolarisation des filles, il est mieux encore de continuer avec la sensibilisation des communautés pour qu’elles puissent adhérer à la scolarisation des filles. Pour nous, l’épine dorsale du système éducatif passe forcément par les enseignants. Il faut donc tout faire pour les mettre dans les conditions qu’il faut pour qu’on puisse s’attendre vraiment à un bon résultat. Ce qui va nous permettre de d’éviter surtout les débrayages, les grèves par-ci et par-là.



Tignougou Coulibalay, professeur principal de l’enseignement fondamental

« Je souhaite que l’accent soit mis sur le fondamental en agissant sur le rapport de ratio élève/maître en priorité »

Les Etats Généraux de l’Education sont une bonne initiative. Mais de mon point de vue, il faut chercher à redresser d’abord le fondamental, surtout le premier cycle. A defaut, nous allons rater l’objectif.

Au terme des travaux, il y a eu des productions, mais je souhaite que l’accent soit mis sur le fondamental en agissant sur le rapport de ratio élève/maître en priorité.

Propos recueillis par Hadama B. FOFANA



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