Le Premier ministre se tient à l’écart du scandale qui secoue EDM-SA. Il dit haut et fort qu’il n’est au courant de rien.
Dans la descente aux enfers d’EDM-SA, Choguel Kokalla Maïga prend déjà ses précautions vis-à-vis d’éventuels détracteurs. Lors d’un grand oral (dont il est coutumier) devant des militants du M5-RFP la semaine dernière, le Premier ministre de la Transition a abordé divers sujets de sa gouvernance dont la situation actuelle d’EDM-SA. Une entreprise qui semble être victime de la mauvaise gestion de son patrimoine et dont les abonnés sont abonnés au noir. Le patron de l’administration publique malienne très en verve a préalablement bien caressé le président de la Transition dans le sens des poils.
"Pour les questions d’électricité, je vous assure que depuis trois semaines, il ne se passe pas une semaine si je n’en parle pas avec le président. Même la semaine passée, il m’a donné les assurances que dans un proche avenir, il sera en train de tout faire pour que ce soit un lointain souvenir pour les Maliens. Mais quand un président vous dit cela, qu’est-ce que vous pouvez lui demander de plus ?", a fait savoir Choguel à son auditoire.
Pour en venir au message qu’il tient à véhiculer, le Premier ministre poursuit : "Maintenant ce qui se passe à l’intérieur, je ne suis pas au courant. Je préfère vous le dire. Je ne suis pas au courant et la justice est en train de faire son travail…", déclare-dit-il.
Trouvant des explications aux coupures intempestives, Choguel estime qu’elles sont les conséquences du manque d’investissements dans la création des capacités productrices dans le secteur depuis de longues années. Selon lui, les explications seules ne suffisent pas, car les Maliens veulent des solutions.
"L’assurance que je puis vous donner, le président en a fait l’une de ses priorités. Quand je suis allé l’autre jour au Niger, nous avons là-bas plus de 200 camions de carburant prêts à partir pour le Mali, vous voyez des groupes qui sont en train d’arriver…"
Toujours en voulant démontrer qu’il est blanc comme neige dans cette affaire EDM-SA, le Premier ministre fait comprendre à qui veut l’entendre que les autorités "ont été trompées sur beaucoup de plans […]. Qui a trompé qui, je ne sais pas. Je sais la bonne foi du président et des militaires [...] Le président ne peut pas accepter, le gouvernement ne peut pas accepter, les autorités de la Transition ne peuvent pas accepter que certains citoyens fassent souffrir notre peuple. Au moment où on a repris Kidal, la joie des Maliens a été écourtée par le manque d’électricité. Les petits métiers, les garagistes, les tailleurs, les soudeurs, les vendeurs de glace qui sont les principaux soutiens de la Transition ne cessent de m’interpeller tous les jours…", tranche-t-il avant d’afficher son optimisme que ces coupures de courant seront un lointain souvenir dans quelques semaines plus tard.
Abdrahamane Dicko
Source : Mali Tribune