Le gouverneur de la région de Bandiagara, Sidi Mohamed El-Béchir est accusé par la population du Pays Dogon d’inertie et d’incompétence avérée concernant la situation sécuritaire qui n’évolue pas favorablement. Des villages environnants des villes de Bandiagara et Bankass déguerpissent quotidiennement sous les yeux des autorités politiques et administratives. Les décisions du chef de l’exécutif régional de Bandiagara sont presque toutes rejetées par les populations car souvent cousues d’amateurisme. Pourquoi Kidal a été libéré, mais pas Bandiagara ? Nous constatons aujourd’hui que l’apparence a été confondue avec la réalité.
Les populations du Pays Dogon, singulièrement des cercles de Bankass et Bandiagara (région de Bandiagara) continuent toujours à souffrir, par le fait du terrorisme. Des localités comme Parou, Sogoïbia, Sogou, etc. Sont quotidiennement sous la pression des terroristes. Des cars ont été attaqués et des centaines de personnes sont toujours détenues en otage par des GAT.
« On est content de la prise de Ber, Kidal, Anefis, Aguel-hoc, etc. Mais ici au pays Dogon, les autorités de la transition semblent nous avoir oubliés. Pourquoi il y a toujours des attaques dans les mêmes zones (Parou-Songoïbia), mais l’armée n’intervient pas? Pourquoi la surveillance aérienne n’est-elle pas permanente dans la zone ? Ici, nous ne sentons tellement pas la montée en puissance des FAMA, mais plutôt des chasseurs de Dan Na Ambassagou « , dixit AT, habitant de la zone.
Aujourd’hui, les populations de presque tous les villages environnants ont déguerpi. Les autorités administratives sont accusées de négligence. « Tantôt, le gouverneur met la pression pour le désarmement des chasseurs, tantôt, il approuve le soutien des chasseurs. Il faut reconnaître aujourd’hui que Bandiagara a besoin d’un gouverneur visionnaire et tacticien. Sidi Mohamed ne peut pas gérer notre région pendant cette crise. Aussi, malgré la visite du CEMGA et la réunion qu’il a tenu avec le gouverneur et son staff, nous constatons que les militaires ne font jusqu’à présent pas de patrouille. Et quand il y a attaque quelque part, on les appelle, mais ils ne viennent pas. Souvent, ils arrivent sur les lieux 24 heures plus tard. Quand même, nous ne nous sentons pas du tout en sécurité au Pays Dogon, malgré les achats d’équipements militaires et autres. Si la situation continue ainsi, le peuple dogon va prendre ses responsabilités « , a martelé un autre habitant d’un village du Pays Dogon, sous couvert d’anonymat.
À cause des attaques répétées entre Bandiagara et Bankass, les véhicules de transport et mêmes les véhicules personnels empruntent actuellement le tronçon de Kani-Kombole, la route du serpent. Selon certaines indiscrétions, même les militaires empruntent cette voie.
On le sait, les autres ont des stratégies. Quelle est donc la nôtre ? Actuellement, la flamme a été confondue avec la braise. Et pourtant, c’est la braise qui mène la danse jusqu’à présent. Souvent, l’on est déçu d’entendre que l’armée ne peut pas intervenir partout. Des accusations sont souvent portées contre les populations locales. Mais c’est toujours le rôle des Forces de défense et de sécurité de faire régner l’ordre et la quiétude sur toute l’étendue du territoire national.
L’armée appartient à tous les Maliens. Ces populations ont tant souffert du terrorisme et continuent à souffrir en martyrs. Pourquoi les autorités de la transition ne font pas de la sécurisation du Pays Dogon une priorité ? Il est bon de positionner des militaires dans les différentes zones, mais ils doivent être opérationnels. Pourquoi les militaires des zones du Pays Dogon n’interviennent pas pour repousser les attaques, même s’ils sont informés en avance?
On le sait, Kidal a été libérée pour des questions d’enjeux internationaux. Et le Pays Dogon n’est pas Kidal.