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La guerre au Mali est-elle une affaire à laisser entre les mains des seuls militaires ?
Publié le vendredi 26 janvier 2024  |  Le Canard de la Venise
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Ce 20 Janvier 2024, les Forces armées et de sécurité ont célébré avec fierté, honneur, dignité et en toute souveraineté leur 63ème anniversaire. Depuis plus de 10 ans, certaines localités du pays n’avaient pas eu ce privilège de magnifier la grande muette. Du Président de la transition, le Colonel Assimi Goïta à l’ensemble du peuple Malien, le seul sentiment valable est : « mission accomplie ». Mais le sacrifice humain n’est-il pas trop important ? Quels sont les objectifs du gouvernement de la transition dans la reconquête et la sécurisation totale de l’ensemble du territoire ? Quelles études ont été menées pour que cette reconquête n’aboutisse pas à d’autres conflits ?

« Officiers, sous-officiers, militaires du rang, mes chers compatriotes ! La commémoration de la fête de l’armée, qui est un des symboles fédérateurs de notre peuple, aura lieu cette année sous le signe d’une mission accomplie : celle de la reconquête de l’intégrité territoriale du pays et du plein exercice de notre souveraineté sur l’ensemble du territoire national », a déclaré le Président de la Transition, lors de son adresse à la Nation, le 19 Janvier 2024.

Le peuple est satisfait des avancées notoires de notre armée. Mais la guerre n’est pas l’affaire des militaires. Danald Trump avait accusé ses généraux de ne pas être en mesure de préserver les intérêts économiques des Etats-Unis. Il les avait même qualifié de ‘’nuls’’. Aujourd’hui, l’armée malienne monte en puissance. Le 20 Janvier est célébré même à Kidal. Quel exploit ! Mais le choix du général Aladji Ag Gamou, comme Gouverneur de Kidal est-il indiscutable ? Cela ne va-t-il pas entretenir une autre guerre après cette libération glorieuse de la région ? Donc, aux politiques, les décisions politiques et aux militaires, le commandement. Un militaire ne dirige pas, il commande.

L’armée Malienne, fondée par Modibo Kéita a connu des hauts et des bas pendant les 63 années précédentes. Elle est la figure du respect de la souveraineté de notre pays et est très souvent intervenue pour diriger le pays, comme le cas que nous vivons actuellement.

Aujourd’hui, après la reprise des villes occupées récemment par les terroristes dont Ber, Anéfis, Kidal, Aguel-hoc, Tessalit, etc., le peuple voit grandir de jour en jour leur appareil militaire.

Ainsi, l’armée avait été sérieusement abandonnée par les régimes précédents, qui avaient pourtant de très bonnes visions pour sa construction. Actuellement, des plus hautes autorités du pays aux citoyens lambda, l’expression la plus familière est : « l’armée monte en puissance ». On le sait, c’est à travers la dotation régulière en armements de tous genres, les recrutements massifs et les ambitions de reconquêtes des autorités en place que les résultats sont obligatoirement acquis. Mais une guerre asymétrique est gérée avec différentes visions. Pour certains, il s’agit de tuer, égorger, attaquer et même massacrer. Pour d’autre, il s’agit d’inculquer la puissance optimale en y préservant l’économie, le social, la politique, etc. Un équilibre est nécessaire entre ces différents aspects. La montée en puissance est-elle réellement une capacité de puissance ? Le gouvernement de la transition a-t-il une vision et des objectifs dans la reconquête de l’intégrité territoriale ?

On dit couramment que l’armée américaine a perdu la guerre en Afghanistan. Cela est-il réel ? Connaissons-nous la vision du gouvernement américain à travers leur objectif en Afghanistan ?

Le gouvernement de la transition doit avoir des objectifs clairs qui accompagnent la montée en puissance des Forces Armées Maliennes. Comment mettre cette puissance au service de la population ?

Ainsi, il faut d’abord parvenir à régler les problèmes d’injustice et de justice. Si avant les Dogon se plaignaient beaucoup par rapport aux opérations militaires, aujourd’hui, ce sont les Peulhs qui se plaignent et commencent à employer le mot ‘’génocide’’.

Devons-nous laisser la guerre aux mains des militaires ?

Pour la protection d’une population donnée, plusieurs aspects entrent en jeu : la sécurité physique, sociale, alimentaire, économique, etc. L’erreur la plus palpable du gouvernement, c’est de tolérer toujours la création et les idéologies des associations ethniques qui mettent toujours en danger et l’armée et le peuple. Ce sont des éléments qui favorisent le repli identitaire, alors qu’aucune ethnie n’est seule habitante d’une région donnée.

En effet, Thomas Sankara ne disait-il pas ceci : « Un militaire sans aucune formation politique est un criminel en puissance ». Donc, il faut avoir des objectifs bien définis et des militaires bien formés pour l’atteinte de ses objectifs.

Une armée républicaine et professionnelle est celle qui exécute la volonté des autorités politiques, sans hésitation ni murmure. Les militaires sont toujours bien formés, bien équipés et occupent toute l’étendue du territoire. Les équipements de l’armée doivent servir à protéger d’abord les populations.

Aujourd’hui, les Famas sont en pleine opération de sécurisation de l’ensemble du territoire. On le sait, la volonté des dirigeants politiques est respectée sur le terrain. Mais ces dirigeants politiques sont aussi des militaires. Donc, comment ne pas considérer alors les décisions comme étant toujours politiques et non militaires ?

Pour la célébration de ce 63ème anniversaire de l’armée, les discours ont été élogieux de Bamako à Mopti, en passant par Kayes, Koulikoro, Kidal, Taoudéni, Bandiagara, etc. Le ministre de la Défense, le Colonel Sadio Camara s’est réjoui de la présence des FAMA sur l’ensemble du territoire national, même si c’est à des fortunes diverses.

L’armée a franchi un cap énorme, mais il reste encore beaucoup de choses à faire. Le fait que les habitants de la ville de Kidal voient parader les FAMA, le 20 Janvier, est énorme comme réussite. Nous tenons ainsi l’ensemble du territoire. La chute n’est plus permise. La mission de reconquête n’a pas été facile. Celle de l’implantation et du maintien des positions ne le sera pas aussi.

Alfousseini Togo

Source : Le Canard de la Venise
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