Si la destruction des mausolées de Tombouctou par les islamistes constitue un défi pour l’UNESCO, elle l’est aussi pour le capitaine Sanogo puisqu’intervenant immédiatement à la suite de la dernière sortie du président du CNRDRE à Ségou.
Selon les informations nous parvenant de Tombouctou, les islamistes d’Ansar Dine, poursuivaient encore dimanche, la destruction des mausolées de la ville des 333 saints. Des mausolées, soit dit en passant, inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril par l’UNESCO.
Le sacrilège a été condamné par la communauté internationale. Et naturellement, prostré dans une totale incapacité, le gouvernement malien a encore fait des communautés de condamnation. Profitant de sa présence à la réunion annuelle de l’Unesco à Saint-Pétersbourg (Russie), la ministre malienne de la Culture, Madame Fadima Touré Diallo a appelé les Nations unies «à prendre des mesures pour arrêter ces crimes contre l’héritage culturel» du Mali.
Bien évidemment, l’on n’a pas peur de la contradiction au Mali. Et pour cause, Madame la ministre de la Culture, demande à la communauté internationale d’intervenir au moment où le Premier Ministre de la transition s’insurge à retarder une éventuelle intervention étrangère. Sait-on vraiment ce que l’on veut pour ce pays ?
La tragédie intervient également juste après que le capitaine Sanogo eut pris son bâton de pèlerin pour aller galvaniser les troupes dans la perspective d’une offensive qui ne semble jamais venir.
Faut-il rappeler que les mausolées et autres vestiges de Tombouctou ne constituent pas seulement des édifices sacrés ? Ils sont également à l’origine profonde de la réputation mondiale de la Cité et par conséquent, de l’attrait touristique. En clair, c’est un pan de l’économique de la région et du pays qui vient d’être détruit. On craint à raison que ce ne soit qu’un début au rythme où vont les choses ! Car faut-il le rappeler, Djenné-Djenno (ou la vieille ville reste la sœur jumelle de Tombouctou et susceptible à son tour de passer sous les marteaux et burins des occupants. Que dire de Ségou, la Cité des Balazans avec ses vestiges en terre battue, hautement symbolique ? Bien entendu, ici, l’on ne s’inquiète de son goitre que lorsqu’il aura fini d’encercler le cou.