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Assimi Goita met fin a l’accord pour la paix et la réconciliation : Le dernier cordon liant le Mali à la communauté internationale est coupé
Publié le lundi 29 janvier 2024  |  L'Alternance
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© Autre presse par DR
Audience solennelle à la Cour suprême: le Chef de l’Etat préside la Rentrée des Cours et Tribunaux 2023-2024
Ce jeudi 7 décembre 2023, le président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA, Chef de l’État, a présidé la rentrée des Cours et Tribunaux 2023-2024 à la Cour Suprême, à Banankabougou-Bolé. Cette rentrée a été placée sous le thème: "Justice et citoyenneté dans le Mali nouveau".
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Il ne restait plus que cette annonce, celle qui mettrait fin à l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger pour tourner définitivement dos à une frange importante de la communauté internationale. Celle qui s’est porté garante pour sa mise en œuvre afin que la paix, la réconciliation et le vivre ensemble puissent revenir au Mali. Pour rappel, l’Accord était dans l’œil du cyclone depuis l’avènement des autorités actuelles au pouvoir. Elles ont utilisé tous les superlatifs pour le qualifier, application intelligente, cet accord consacre la partition du Mali, il faut une relecture à minima et enfin elles se rendent compte de son inapplicabilité, avant de sonner définitivement son glas ce 25 janvier 2024. La réaction du grand voisin Algérien fortement taxé par les autorités Maliennes d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali n’a pas tardé, celles de l’ONU, de la CEDEAO et de l’UA vont-elles tarder à venir ? Quid de la réaction du peuple malien dont une partie accueille avec joie et applaudit outre mesure et une autre inquiète des conséquences ?

C’est sans grande surprise que l’opinion nationale et internationale a été informée par les autorités de la transition du Mali de la fin de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Tous les grands observateurs de la scène politique malienne ont vu venir cette fin, surtout après la reprise de la ville rebelle de Kidal aux mains des irrédentistes. N’ayant pas la même grille de lecture que la communauté internationale et surtout que le pays médiateur, l’Algérie, les autorités maliennes pensent que cet accord est à la fois un instrument de partition du pays, mais aussi et surtout fait de certains maliens des privilégiés. C’est pourquoi elles estiment qu’il ne serait pas opportun de l’appliquer et qu’en lieu et place de l’accord elles préfèrent organiser un dialogue inter maliens dont l’objectif général sera d’aboutir à un schéma de réconciliation nationale. En effet, il y a deux grilles de lecture, celle de la communauté internationale dont l’Algérie est le porte flambeau et la grille de lecture du gouvernement de la transition qui, sans ambages, trouve cet accord mauvais en la forme et même au fond d’où le qualificatif d’accord scélérat. Pour l’Algérie l’Accord pour la paix et la réconciliation est la seule alternative pour parvenir à une paix durable, à une réconciliation véritable et un vivre ensemble indispensable pour des citoyens d’un même pays.

Pour rappel, depuis sa signature en 2015, l’Accord pour la paix et la réconciliation, hormis la fin de la belligérance armée entre les acteurs signataires, n’a pas servi à grand-chose. Il n’a ni permis de retrouver la paix encore moins la réconciliation entre maliens. Qu’à cela ne tienne les autorités maliennes en prenant cette hâtive décision, mettent en mal leur grand voisin algérien et l’ensemble de la communauté internationale qui fondent un réel espoir sur cet accord censé mettre fin aux hostilités et promouvoir la paix et le vivre ensemble. D’ailleurs la réaction de l’Algérie n’a pas tardé en apprenant la dénonciation par les autorités maliennes de l’Accord pour la paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. L’Algérie dit prendre acte tout en relevant la gravité particulière pour le Mali lui-même, pour toute la région qui aspire à la paix et à la sécurité et pour l’ensemble de la Communauté internationale. Ce communiqué de l’Algérie en dit long sur le malaise qui existe entre ces deux pays partageant plus 1400 Km de frontières. Incontestablement ce coup d’arrêt des autorités maliennes à l’Accord pour la paix et la réconciliation va corser les relations déjà tendues entre le Mali et l’Algérie d’une part et avec la communauté internationale d’autre part.

Les réactions de l’ONU, de la CEDEAO et de l’UA vont-elles tarder à venir ?

Sans nul doute que les organisations sous régionales, régionales et internationales vont emboiter le pas à l’Algérie pour réagir, car cet Accord faudrait-il le rappeler, est le fruit des durs labeurs de la communauté nationale et internationale, donc le déchirer de façon unilatérale serait considéré comme un affront. Elles réagiront et tout porte à croire que leurs réactions seront proportionnelles à la gravité de la décision prise par les autorités maliennes. Elles semblent fournir beaucoup d’efforts pour aboutir à la signature de cet accord, qui certes est loin d’être parfait, mais qui pouvait constituer une base permettant de faire la promotion de la paix et du vivre ensemble.

Quid de la réaction du peuple malien dont une partie accueille avec joie et applaudit outre mesure et l’autre partie s’inquiète des conséquences d’une telle décision ?

Au Mali les avis sont clairement partagés. En effet, si les partisans et fervents soutiens de la transition saluent et applaudissent la décision de mettre fin à l’Accord, qu’ils trouvent du reste inapproprié et qui consacre dangereusement la partition du pays, les opposants crient à la manipulation, au populisme et à l’ouverture d’un autre front alors que ceux qui sont déjà ouverts tardent à être refermés. L’inquiétude grandit chez certains maliens qui craignent d’autres sanctions, alors même qu’ils sont sous embargo et souffrent de la crise socioéconomique voire financière. Un troisième groupe pense qu’il faut avancer en allant rapidement vers la tenue du dialogue inter maliens afin de trouver des solutions endogènes à des problèmes internes. Ce dialogue ne va-t-il pas ressembler aux précédents ? Wait and See

Youssouf Sissoko
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