Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé, ce dimanche, leur retrait de l’organisation régionale.
La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) affirme, dans un communiqué, « n’avoir pas encore reçu de notification officielle directe » de la part du Burkina Faso, du Mali et du Niger, concernant leur intention de se retirer de L’institution régionale.
Elle dit avoir « été informée d’une déclaration diffusée sur les télévisions nationales » desdits pays, annonçant leur décision de se retirer de l’organisation communautaire.
Pour la Commission, les trois pays qui ont formé en septembre dernier l’Alliance des États du Sahel, « restent des membres importants de la Communauté ».
Elle dit suivre de près l’évolution de la situation et affirme son engagement à « trouver une solution négociée à l’impasse politique ».
Le Mali, le Burkina et le Niger ont annoncé, dimanche 28 janvier, leur retrait de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Dans un communiqué conjoint lu par les porte-paroles de leurs gouvernements respectifs, les trois pays expliquent avoir constaté « avec beaucoup de regrets, d’amertume et une grande déception que leur Organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme ».
Selon Ouagadougou, Niamey et Bamako, l’Institution régionale, « sous l’influence de puissances étrangères, trahissent ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses Etats membres et ses populations dont elle est censée assurer le bonheur ». Poursuivant, ils ajoutent que « l’organisation n’a pas porté assistance à nos Etats dans le cadre de notre lutte existentielle contre le terrorisme et l’insécurité », soulignant que « lorsque les Etats ont décidé de prendre leur destin en mains, elle (la Cédéao) a adopté une posture irrationnelle et inacceptable en imposant des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes ».
Dirigés par des militaires, respectivement depuis août 2020, septembre 2022 et juillet 2023, le Mali, le Burkina et le Niger ont créé en septembre dernier l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Un nouveau bloc dont la mission consiste à renforcer la coopération sécuritaire entre les trois pays dans la région des trois frontières, appelée communément le Liptako-Gourma. Mais les trois capitales n’écartent pas d’aller vers une fédération, conformément aux recommandations du conclave des ministres des Affaires étrangères de l’AES, au Mali. Ce qui, selon beaucoup d’observateurs, devrait conduire les trois États vers une éventuelle sortie de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) et la création de leur propre monnaie. Avant l’annonce de ce dimanche, les ministres des Affaires étrangères du trio sahélien ont été reçus en audience par le chef de l’Etat nigérien, le général Abdourahamane Tiani, à Niamey.