Les drames se succèdent au Mali et le triste tableau des tragédies humaines vient d’être enrichi par la survenue d’un accident aux allures d’hécatombe dans les mines exploitées par des orpailleurs à Kenieba. Le nombre de dépouilles extraites des décombres a progressivement augmenté d’heures en heures et se chiffre à plus de 70 concitoyens fauchés par leur quête de l’eldorado. L’information s’est répandue comme une traînée de poudre sans pour autant susciter un degré d’indignations et de compassions à la proportion de son ampleur. Pas de deuil national, pas de messages de compassion à la dimension du drame, pas de livres de condoléances, etc., à peine la perte de vies est distincte de la perte d’un troupeau d’animaux par catastrophe naturelle. Il résulte d’une banalisation de la tragédie longtemps perceptible dans la froideur et l’indifférence ayant accueilli des drames précédents vécus dans leurs chairs par les populations du septentrion malien. Il est déjà arrivé que des compatriotes soient tombés par centaines sous les balles des terroristes dans la région de Menaka sans susciter la moindre réaction de la part des autorités