L'ancien Premier ministre béninois, Lionel Zinsou, a partagé ses perspectives sur la crise au sein de la CEDEAO lors d'une interview avec RFI.
Selon lui, le départ immédiat du Mali, du Niger et du Burkina Faso “n'est pas surprenant”, étant donné qu'ils étaient déjà suspendus de la CEDEAO avec des sanctions, bien que levées pour le Mali. Il a également souligné la solidarité entre ces trois pays face à la crise institutionnelle.
L'ex chef du gouvernement béninois a estimé que la CEDEAO agit dans sa logique en suspendant les pays impliqués pour maintenir la normalité démocratique. Il a affirmé que la CEDEAO cherche à faire respecter ses principes de droit, tandis que les pays du Sahel tentent d'éviter des sanctions aux conséquences économiques et sociales significatives.
En ce qui concerne les conséquences sur les pays sortants, il a mentionné que des droits de douane seront appliqués pour les marchandises entrant dans les pays membres, rendant les affaires plus difficiles pour les entreprises de ces pays. Il a souligné également l'impossibilité pour ces pays de “s'isoler complètement”.
Concernant une éventuelle sortie de la zone UEMOA par ces trois pays, Zinsou considère cela “plus complexe que de quitter un marché commun”. Il explique que l'UEMOA facilite les échanges mondiaux et le financement des déficits budgétaires, et sortir de cette alliance nécessiterait des solutions monétaires difficiles à trouver pour des pays déjà confrontés à des déficits importants et une situation sécuritaire préoccupante.