Les magistrats de la Cour d’assises ont reçu à la barre Garaba Sissoko pour des faits d’assassinat. C’était le lundi 29 janvier 2024. Reconnu coupable, il a été condamné à 7 ans d’emprisonnement.
Courant Septembre 2019, Garaba Sissoko s’est marié avec Fatoumata Sissoko dite Tata. Mais très tôt, des mésententes au sein du couple ont fait que l’épouse, par au moins deux fois, a abandonné le foyer. Le sieur Garaba soupçonnait ainsi un monsieur d’être le copain de son épouse et qui serait aussi derrière ces abandons. C’est pourquoi, il se positionnait en attendant qu’elle réintègre. L’épouse a effectivement réintégré mais, méfiante qu’elle est, elle décidait de passer ses nuits dans une autre chambre de la même concession, en compagnie d’une vieille dame.
C’est ainsi que le 25 décembre 2019, Garaba Sissoko décidait de mettre fin aux jours de son épouse en lui administrant plusieurs coups de couteau en différentes parties de son corps. L’assassinat, au sens de l’article 199 du code pénal, consiste à donner volontairement la mort avec guet-apens ou avec préméditation, c’est-à-dire le dessein formé avant la commission de l’infraction.
En espèce, l’inculpé Garaba, en reconnaissant avoir donné la mort à son épouse Fatoumata Sissoko dite Tata, explique qu’il a administré des coups de couteau sans en savoir le nombre et sans avoir l’intention de lui ôter la vie.
Il ressort des propres déclarations de l’inculpé Garaba, contenues dans le procès-verbal d’interrogatoire sur le fond du 7 Juillet 2021, qu’il avait préparé son forfait. En effet, il avait mis, en lieu sûr, un couteau dans la chambre pour pouvoir s’en servir assez facilement au besoin. C’est ce qui explique que lorsque la bagarre a commencé, il est revenu dans sa chambre pour s’en saisir sans qu’il n’eût besoin de chercher assez longtemps.
En outre, le nombre de coups de couteau administrés, visant des parties sensibles du corps de sa victime, démontre fort éloquemment son désir de mettre réellement un terme à la vie de sa victime. Les agissements de l’inculpé Garaba ainsi décrits ont dès lors été prémédités.
A la barre, il a reconnu avoir assassiné son épouse, tout en niant les détails. “Depuis le moment où j’ai pris le couteau jusqu’au décès de ma femme, je ne me souviens d’aucun détail”. Le parquet lui a rappelé qu’il a administré trois coups à sa femme, notamment aux intestins, le sein gauche et à l’épaule.
“Ils vivaient chez moi, mais j’ai constaté qu’ils ne s’entendaient pas et je lui ai demandé s’il ne veut pas de la femme, de la libérer pour qu’on lui cherche une autre femme. Je pensais que c’était ça, mais il avait gardé rancune et attendait un moment idéal pour en finir avec sa femme”, a déclaré le principal témoin.
Le procureur général a requis qu’il soit retenu dans les liens de l’accusation.
Son avocat, Me Mah Mamadou Koné a rappelé qu’il n’y a pas de crime gratuit. “C’est la jalousie qui l’a poussé à poser un tel. C’est pourquoi il ne se rappelle pas des détails de la scène. La jalousie est une maladie, mais il faut essayer de minimiser les effets. La jalousie est un phénomène qui dépasse notre entendement, mais si chacun aussi assassinait son époux ou épouse, il n’y aurait plus de mariage”, a-t-il plaidé.
La Cour a déclaré Garaba Sissoko coupable des faits d’assassinat qui lui sont reprochés. De ce fait, il a été condamné à 7 ans d’emprisonnement.