La référence communautaire de plusieurs générations de citoyens ouest-africains est en passe de partir en fumée avec la décision de la Transition de retirer le Mali de la CEDEAO. En plus d’être portée sur les fonts baptismaux avec le Mali comme membre fondateur, l’organisation sous-régionale porte aussi les empreintes du Mali en tant que pionnier des mutations profondes qu’elle a connues. En effet, c’est la présidence du compatriote Alpha Oumar Konaré qui est à l’origine des jalons démocratiques qui polarisent de nos jours les positions dans la sous-région. Sous la forme de protocoles additifs, elles
avaient longtemps eu raison des putschistes déterminés aujourd’hui à prendre leur revanche sur la démocratie même au prix d’un assassinat de la dynamique intégratrice du continent. Et comme si la destruction des précieux acquis n’inspirait qu’indifférence à leur père - surtout quand celui-ci s’appelle Alpha Oumar Konaré.
Réfugié dans un mutisme contre-productif à Titibougou, l’ancien président reste fidèle aux préceptes de son maître et référence dont la sagesse enseigne le silence et la stoïcité à toutes épreuves. «Si tu peux voir détruire ton ouvrage ...et te remettre à bâtir... ». Sauf qu’Alpha Oumar «Kipling» observe impuissant la destruction de l’intégration au nom de laquelle il a traîné le harnais pendant plusieurs années en Éthiopie, en étant abandonné par ses forces de reconstruire.