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Manifestation de soutien au retrait de la Cedeao : La mobilisation en deçà des assurances
Publié le mardi 6 fevrier 2024  |  Le témoin
Mobilisation
© aBamako.com par AS
Mobilisation à la place de l`indépendance à l`appel du M5-RFP
Bamako, le 21 août 2020. A l`appel du Mouvement du 5 juin- Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), des milliers de personnes se sont mobilisées pour fêter la chute du président Ibrahim Boubacar Kéïta à la Place de l`indépendance. Les militaires ont remercié "le peuple malien pour son soutien" à la prise du pouvoir.
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A l’appel du ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, Abdoul Kassim Ibrahim Fomba, et d’organisations de soutien, des centaines de personnes ont pris d’assaut, le 1er février, la Place du Cinquantenaire de Bamako. Dans la capitale comme dans toutes les capitales régionales, notamment et ailleurs, la manif s’est tenue avec un objectif commun : manifester leur soutien et accompagnement aux autorités de la Transition suite à leur décision de « se retirer sans délai » de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Pour ce faire, les manifestations ont dénoncé de vive voix l’ingérence de la Cedeao et de la France dans la gestion de nos affaires intérieures des pays de l’AES et réclamé une nouvelle monnaie pour l’AES. On pouvait lire sur les pancartes des slogans évocateurs comme « non à la Cedeao », « abas la Cedeao », « vive AES », « seule la liberté libère » « Assumons-nous pleinement et souverainement » « AES maintenant et toujours ». Des drapeaux du Mali, du Burkina Faso, du Niger et de leurs partenaires communs, la Russie, flottaient à perte de vue, comme pour marquer la souveraineté dite retrouvée.

A leurs côtés étaient présents les ministres en charge des Sports et de la Jeunesse, de l’Industrie et du Commerce ainsi que de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions. Les ambassadeurs du Niger et du Burkina Faso accrédités au Mali étaient également présents et ont eu droit au crachoir en même temps que les officiels maliens pour soutenir le bien-fondé et la pertinence de la décision des pays de l’AES. «Les ports ne seront pas fermés (…) il y a des réflexions en cours, nos pays vont tirer leur épingle du jeu. Après avoir investi dans leur ports nos voisins s’attendent à un retour sur investissement», a assuré face à la foule à Bamako, Moussa Alassane Diallo, ministre de l’Industrie et du Commerce, rappelant au passage la suspension du Mali de toutes les instances de la Cedeao et son sevrage d’accès à tous les ports d’approvisionnement que la résilience du peuple a permis de surmonter. Et d’inviter les concitoyens à faire confiance au génie créateur du Mali et en la capacité des dirigeants à transformer cette sortie de la Cedeao en un point de compétitivité et de rentabilité pour les économies nationales. Le ministre du commerce a été moins loquace, en revanche, sur le tribut à payer pour accéder à ses principaux ports étant en dehors de la CEDEAO. Autrement dit, quelle pourrait être par exemple l’incidence financière pour les citoyens qui risquent de voir les prix d’achat des denrées de premières nécessités prendre l’ascenseur ? Le ministre de la Refondation et des Réformes institutionnelles n’en a cure et mise plutôt sur la fin prochaine de la Cedeao, en affirmant que c’est de Bamako qu’est partie l’idée de la Cedeao avec des présidents militaires avant la prise en otage de l’organisation par des présidents civils qui en font un instrument de chantage. Le ministre de Maiga a enfin dressé son bilan sombre de la Cedeao qui se résume, à ses yeux, à l’embargo et la fermeture des frontières.

Initiateur principal de la manif, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Monsieur Fomba, s’est insurgé quant à lui contre l’absence de la Cedeao face à l’insécurité qui secoue les trois de pays de l’AES depuis plus d’une décennie, en assurant que la décision de retrait est mûrement réfléchie et présage de meilleures perspectives et d’un avenir plus radieux pour la jeunesse.

Seulement voilà, si la manif a tenu ses promesses en termes de discours, les messages n’ont été prêchés dans un désert au regard de la faible mobilisation. L’engouement était manifestement en deçà de l’enthousiasme caractéristique de l’avènement des colonels au pouvoir, dont la dernière remonte au 14 janvier 2023 pour marquer la souveraineté retrouvée après 63 ans d’indépendance. Toutes choses qui n’auront pas échappé à certaines branches de soutien de la transition, notamment le politologue des USA et d’autres activistes de la place. Apparemment non conviés au banquet, nombreux étaient-ils sur les réseaux sociaux à dénoncer leur non implication à l’organisation d’acteurs qu’ils jugent plus capables de mobiliser.

Qu’est-ce qui n’a pas réellement marché, en définitive ? Malin qui pourrait répondre sans être dans le secret des Dieux. On sait, en revanche, qu’en plus d’intervenir dans un contexte de malaise au sein des soutiens politiques de la Transition, l’initiative unilatérale des gouvernants coïncide avec une cherté de la vie qui défie tout sentiment patriotique inconsidéré ainsi qu’avec des frustrations à peine contenues en lien avec la crise énergétique. Le choix de rompre avec la CEDEAO ne semble pas convaincre non plus le monde malien des Affaires que le ministre de l’Economie et des Finances, absent à la manif, a beau tenter de rassurer sur les médias d’Etat à coups de démonstrations sur les pertes et gains liés au retrait du Mali de la CEDEAO. Leurs circonspection et appréciations étaient assez perceptibles, lors de leur rencontre avec le Premier ministre, dans la voix tremblante du président de la Chambre de Commerce ainsi que dans les allusions à peine voilées du président du Patronat qui dit prendre acte de la décision.

Amidou Keita
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