Oui ! Grand-père, dans cette 234ème lettre, nous aborderons la pandémie du départ difficile de la présidence en Afrique et ses conséquences sur la Démocratie. Le départ de la présidence ou l’adieu le plus difficile. L’une des morts psychologiques, les plus difficiles voire quasi impossibles mais qui reste la sève indispensable à la Démocratie.
Oui grand-père ! Si la Démocratie doit être un arbre, il serait planté sur du droit comme sol (constitution qui prévoit et dit tout). Son tronc sera le vote du peuple. Ses racines seront les trois pouvoirs qui animent la Démocratie et leur séparation. Ses branches seront cette alternance de toutes les compétences à gérer le pays, à un moment donné.
Mais Grand-père, la sève de la Démocratie demeurera, l’acceptation de partir. Oui ! L’acceptation de Céder le pouvoir, de respecter l’engagement donné. Qu’elle soit malienne, pardon, une transition démocratique (régime d’exception issu d’une consécration nationale pour un retour à l’ordre constitutionnel), ou qu’elle soit sénégalaise, démocratique, j’allais dire.
Oui grand-père, tel un arbre qui commence à manquer de sève, c’est-à-dire, commence à mourir à petit feu ou brutal, la Démocratie ou une transition démocratique qui se boute à un départ difficile à la retraie, un adieu à la présidence, ouvre un boulevard dangereux. L’anarchie et toutes les tentations. Elle expose le pouvoir à tous les dangers !
Oui grand-père, pour un pays, pour un Etat, il n’y a rien de pire que de vivre des nuits ou des jours où le pouvoir est disloqué sans aucune logique scientifique ou juridique. Un pouvoir qui décide de se soumettre à des bruits de bottes et des kalachnikovs. Que c’est triste ! Qu’on ouvre le pouvoir à des boulevards de la rue au lieu des urnes !
Le pouvoir, ou le consensus d’autorité de décision, cette possibilité, ne doit être soumise à aucun autre test que le vote populaire qu’est la Démocratie. Et son transfert, sa transmission ou sa succession, doit être dans la règle de l’art et du respect des engagements. Ne faisons pas du pouvoir, un trophée au sommet d’une colline de hasard, de l’anarchie ou de la violence. Mais, du vote.
Cher grand-père, tant que le peuple, la grande partie de la population de nos pays, ne verra pas son intérêt en la Démocratie (élection, gestion transparente, justice, libertés, Etat de droit, redevance entre autres), nous trainerons. Et surtout qu’aujourd’hui, le mandat cesse de plus en plus d’être obligatoire et les propagandes de plus en plus sources, de légitimité.
Oui grand-père, où faudrait-il en plus des grands postes à l’international dans le monde, préparer, assister et accompagner les chefs d’Etat à faire face à leur future vie d’anciens chefs d’Etat ? La psychologie préparatoire à laisser le pouvoir et à quitter le confort. Pour donner chance à l’alternance et la survie de la grande culture démocratique. A mardi prochain. Inch’Allah !