La guerre par procuration entre l’OTAN et la Russie embrase le monde et n’est pas étrangère à la tragédie actuelle de la CEDEAO. De sources concordantes, en effet, la rupture avec effet immédiat réclamée par les pays de l’AES s’explique par leur engagement vis-à-vis de Vladimir Poutine auquel la place de la France a été visiblement promise dans chacun des trois pays dirigés par des officiers anti-français. Le deal ne pouvait être effectif tant que les pays de la nouvelle alliance sahélienne étaient encore liés par des engagements sous-régionaux dans le cadre de la CEDEAO. Et pour cause : face aux défis du terrorisme rampant dans cet espace, l’organisation envisageait de recourir aux services de l’OTAN au moyen d’un accord de défense commun dont les contours paraissent déjà définis et ficelés. C’est donc en plein processus de négociation avec les forces occidentales que les trois pays ont abandonné le navire de la CEDEAO sans doute pour ne pas faire capoter leur deal avec la Russie. C’est dire qu’en cas de divorce définitif la guerre d’influence entre les puissances mondiales aura réussi ce que la guerre froide n’avait pas réussi : la fin de 40 ans d’existence conviviale
entre les peuples ouest-africains.