Le défi c’était de concilier la Cedeao et l’ex-junte très remontée contre les décisions de l’organisation sous-régionale au récent sommet d’Abidjan. Mais comme dans notre pays, la réalité dépasse la fiction depuis peu, Ouaga a été relégué à l’arrière-plan par les tristes heures qui ont angoissé, surpris et endeuillé la capitale, lundi et mardi. Combien de nos soldats sont morts restera peu connu du public.
Ce que nous savons cependant c’est que ce sont autant de soldats qui manqueront au front très pressant du rétablissement de l’intégrité territoriale et de la paix. Nous ne devons pas avoir d’autre agenda, d’autre objectif.
Car chaque heure perdue hors de Tombouctou, Gao et Kidal profite au séparatisme, à l’islamiste à l’inquiétante internationale de la terreur qu’ils ont installé sur notre territoire. Il est juste que pour cette victoire, le pays a besoin de revenir à la constitutionnalité, bénéficier du concours multiforme de l’extérieur ainsi que d’une armée reformatée, engagée et encouragée par une stratégie lisible. Mais attention à ne pas prendre prétexte de la situation politique pour conduire à sa perte une nation qui se trouve déjà dans un état lamentable. Sauver le Nord au lieu de diviser le Sud est la seule issue possible.
Nos soldats doivent vivre pour ce devoir sacré, ils ne doivent pas être en train de se canarder. Ici à l’intérieur, nous devons avoir un seul camp. Ni celui des parachutistes, ni celui de Kati, ni celui des pro-junte, ni celui des anti-junte. Le seul camp qui vaille est celui du Mali menacé de somalisation, avec une diaspora qui ne peut plus relever la tête.
Pourtant, un pays des plus beaux et des plus consensuels, s’il le veut. Il faut donc que nous le voulions tout de suite, aujourd’hui et pas demain. Il faut que nous renouvelions nos vœux pour ce pays. Il faut que nous nous retrouvions maintenant et tout de suite, dans cet effort de la dernière chance : les assises de la nation malienne.