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Pour leur « souveraineté totale » : Les pays de l’AES prêts à abandonner le franc CFA
Publié le mardi 20 fevrier 2024  |  Nouveau Reveil
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Selon le président de la transition nigérienne, Abdourahamane Tiani, l’Alliance des États du Sahel travaille sur une monnaie commune, et pourrait donc quitter l’UEMOA à terme.

Déjà sur le départ de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Mali, le Burkina Faso et le Niger pourraient bien aussi abandonner le franc CFA. En référence à la monnaie commune et à la France, ex-puissance coloniale, le président nigérien, Abdourahamane Tiani, a ainsi déclaré que « la monnaie est une étape de sortie de cette colonisation », le 11 février au soir, à la télévision nationale nigérienne.

Le Niger, le Mali et le Burkina Faso – trois anciennes colonies françaises aujourd’hui dirigées par des pouvoirs de transition –, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), « ont des experts [monétaires] ». « Et au moment opportun, nous déciderons », a-t-il poursuivi.

« La monnaie, c’est un signe de souveraineté », a poursuivi le général Tiani, et les États de l’AES sont « engagés dans un processus de recouvrement de [leur] souveraineté totale ». Il assure qu’« il n’est plus question que nos États soient la vache à lait de la France ».

Vers des adieux à l’UEMOA?

Le dirigeant nigérien n’a pas donné de précisions sur la possible mise en circulation d’une future monnaie. Celle-ci pourrait, au sein de l’AES, remplacer le franc CFA, aujourd’hui commun aux huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dont le Niger, le Burkina Faso et le Mali font partie.

Les vives critiques formulées par ces trois pays sahéliens et leurs partisans à l’encontre du franc CFA pourraient également les conduire à quitter l’UEMOA. En novembre 2023, les ministres de l’Économie et des Finances de l’AES avaient notamment recommandé la création d’un fonds de stabilisation et d’une banque d’investissement.

Départ de la CEDEAO

La déclaration du général Tiani intervient deux semaines après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO (effectif sous un an, d’après les statuts de l’organisation, mais « à effet immédiat » selon les trois présidents), qu’ils accusent d’être instrumentalisée par la France. D’après les calculs réalisés par Jeune Afrique, en 2019, l’absence des trois pays de la CEDEAO aurait fait chuter le PIB de l’organisation sous régionale de 8,6%.

La CEDEAO s’est opposée aux coups d’État militaires dans les trois pays et avait notamment imposé de lourdes sanctions économiques au Mali, avant d’en appliquer au Niger. En août 2023, elle est allée jusqu’à menacer d’intervenir militairement au Niger pour y rétablir l’ordre constitutionnel et libérer le président renversé Mohamed Bazoum.

Youssouf Konaré
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