Le colloque international sur la langue et la culture songhay a été l’un des faits marquants de la première édition du festival de l’Association des communautés de culture songhay en mouvement/IR-Ganda (CCSM-IG). Un événement qui s’est déroulé sur les berges du fleuve Niger (Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ) du 15 au 17 février 2024. La cérémonie d’ouverture du colloque était présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr. Bouréima Kansaye.
«Colloque scientifique sur la langue et l’histoire songhaï» ! C’était l’intitulé du colloque international organisé en margé de la première édition du festival de l’Association des communautés de culture songhay en mouvement/IR-Ganda (CCSM-IG). Les deux premières journées de l’événement (organisé du 15 au 17 février 2024 au Palais de la Culture Amadou Hampâté Bâ) ont été consacrées à ce rendez-vous scientifique.
«Vous anticipez, par ce colloque, les actions futures du gouvernement, cette inscription des langues nationales dans la constitution nécessite un travail de terminologie. Au-delà d’un travail scientifique important de diffusion de documents élaborés dans nos langues, il faut un médium d’enseignement sur les réalités linguistiques du pays», a déclaré Pr. Bouréima Kansaye, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a l’ouverture du colloque. Selon lui, cette initiative enclenche «une dynamique, intellectuelle, scientifique et technologique de l’histoire et de l’actualité de la langue songhaï au Mali et au-delà des frontières nationales».
Pour le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, «les sessions qui m’ont été communiquées s’articulent autour des sujets de préoccupation importante touchant à l’histoire de notre pays, au développement et à la modernisation de l’usage de la langue Songhaï. C’est pour cela que je parle d’anticipation». Le Professeur Kansaye s’est dit «particulièrement sensible» à la thématique langue et numérique. «Si nous parvenons à orienter nos chercheurs vers l’usage du numérique, nous pouvons être sûrs que nous allons faire un grand pas dans l’utilisation de nos langues à tous les niveaux», a-t-il souligné.
Organisé du 15 au 16 février 2024 au Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ, ce colloque s’articulait autour de quatre objectifs consistant à faire le point des productions intellectuelles sur la langue et la culture des communautés songhoy ; faire connaître les enjeux et les défis liés à l’évolution de la langue songhay (écriture et diffusion) ; identifier et faire connaître les enjeux et les défis liés à sa numérisation ; identifier et faire connaître ses plateformes numériques.
Les participants à ce colloque étaient essentiellement composés d’universitaires et d’étudiants de la Faculté des lettres et des sciences humaines (FLASH). Il a aussi été rehaussé par la présence d’éminents professeurs et chercheurs sur la langue songhaï dont les contributions remarquables ont enrichi les actes du colloque qui seront remis aux autorités compétentes et mis à la disposition des étudiants et chercheurs. «Il s’agissait d’examiner la dynamique intellectuelle, scientifique et technologique et de l’actualité de la langue songhaï au Mali et au-delà des frontières nationales. Il y a 21 communications, dont 5 venant du Burkina Faso, du Niger et du Bénin, du Canada, des États-Unis, de la France. Les actes du colloque seront mis à disposition de la bibliothèque universitaire et dans les facultés concernées par ces questions», a précisé le président du Comité scientifique, Pr. Mohamed Saliha Maïga.
«Contribution d’Askia Mohamed au rayonnement de la culture islamique et au brassage culturel sous l’empire songhoy» (Pr. Yattara Elmouloud) ; «Le peuple songhaï du bénin et ses activités économiques dans la ville de Parakou, Bénin» (Hervé A Kombieni) ; «Les aires du songhoy : ou est-ce qu’on parle songhoy au Mali ?» (Hamadoun Bocar) ; «Le brassage culturel en milieu songhay» (Mahamar Attino, Phd) ; «Les songhoy du bief inférieur du fleuve Niger au Mali : esquisse de l’histoire des songhoy autochtones de Bentia et du Bourra de l’ancien territoire des Za et des Si de l’empire songhoy (Aboubacar Maïga) ; «Les règles d’écriture des langues africaines, entre souveraineté nationale et volonté d’intégration : le cas du songhay» (Hamidou Seydou Hanafiou) ; «La contribution de l’anglais à l’enrichissement du vocabulaire songhay» (Mohamed Minkailou, Zackaria Nounta et Kadidiatou Touré) ; «bassaterey ou la parenté à plaisanterie entre les songhays et les dogons au Mali» (Mahamar Attino, Phd)… Telles ont été, entre autres, les communications de ce colloque qui a tenu toutes ses promesses.