Hier, mercredi 21 février 2024, le Comité syndical de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako a tenu une assemblée générale au sein de l’hôpital pour exiger, non seulement le respect des engagements pris vis-à-vis du personnel, mais aussi l’avènement d’une bonne gouvernance hospitalière. «Plusieurs points de nos revendications ne sont pas réglés. Nous avons observé 4 mois de grève et nous avons eu un engagement de nos autorités de suspendre ce mouvement et de leur donner seulement 2 semaines. Plus de 2 mois, nous attendons toujours. Nous avons des revendications, des doléances en souffrance et rien n’est fait. Nos partenaires du gouvernement ne communiquent pas du tout avec nous. Nous avons l’impression d’être oubliés», soulignent les responsables du comité syndical. Concernant la gestion du fonds covid, le syndicat met en garde contre tout prélèvement sur les salaires et primes des travailleurs.
«Nous avons appelé les travailleurs pour échanger avec eux par rapport à un certain nombre de problèmes auxquels cet hôpital est confronté. Si hier, c’était difficile d’exercer dans cet hôpital, aujourd’hui, il devient pratiquement impossible de donner des soins de qualité dans cet hôpital. Tout est difficile ici. Nous avons observé 4 mois de grève et nous avons eu un engagement de nos autorités de suspendre ce mouvement et de leur donner seulement 2 semaines. Plus de 2 mois, nous attendons toujours. Nous avons des revendications, des doléances en souffrance et rien n’est fait. Nos partenaires du gouvernement ne communiquent pas du tout avec nous. Nous avons l’impression d’être oubliés », a déclaré Djimé Kanté, porte-parole du comité syndical de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako. Par ailleurs, il a fait savoir que récemment, le directeur général de l’hôpital Gabriel Touré avait été interpellé au pôle national économique et financier par rapport à des supposées de malversations. « Tout ce qu’il a trouvé, c’est de faire un ordre de recettes et considérer le personnel comme étant des receleurs. C’est ce que nous avons compris à travers sa décision. Nous disons non à cela. En 2020, lors du 4ème trimestre, les travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré ont effectué un travail ; ils ont assuré la garde. Cela a été constaté par l’administration à travers les majors de gardes et nous avons été payés à l’époque. Nous devrions être payés sur les fonds propres de l’hôpital ; le directeur a dû prendre l’argent sur des fonds covid et notre avis n’a pas été demandé. Aujourd’hui, nous sommes étonnés de voir une décision d’ordre de recettes sur un montant que nous avons reçu suite à un travail correctement fait. Nous dénonçons cette situation et nous n’accepterons pas qu’un centime soit prélevé de nos salaires ou de nos prîmes pour un travail que nous avons effectué », a indiqué Djimé Kanté.
Pour sa part, le secrétaire général du Comité syndical de l’hôpital Gabriel Touré, Pr. Loséni Bengaly, a demandé l'annulation de la Décision N°0956/DG-HGT du 6 décembre 2023 portant émission d'ordre de recettes à l'encontre de certains agents du CHU Gabriel Touré pour les primes de garde perçues au titre des 3ème et 4ème trimestres 2020 et les primes d'astreinte perçues par certains agents et par les membres du Comité local de gestion de la COVID-19 à l'hôpital Gabriel Touré. Avant de préciser qu’il y a des fonds propres qui servent à payer les primes de gardes. « S’il s’est trouvé que la direction a pris de l’argent des fonds covid pour payer ces primes de garde, le personnel ne peut pas et ne doit pas rembourser parce que le travail a été fait. Les travailleurs n’ont pas besoin de savoir où la direction a pris de l’argent », a-t-il dit. Avant d’inviter les militants à rester vigilants. Selon lui, les travailleurs ne sont pas responsables de la « mauvaise gestion » qu’on reproche à la direction. Il a souhaité que ce qui a été décidé lors des négociations entre le gouvernement et le syndicat soit réalisé. A ses dires, même si certaines de leurs doléances sont en cours d’être réalisées plusieurs points de revendications ne sont pas encore réglés. « Ce qui est grave dans ça, c’est que le gouvernement, nos partenaires d’en face (le ministère de la santé, celui de la fonction publique) ne communiquent pas assez avec nous », a indiqué le Pr. Loiséni Bengaly.