C’est au cours d’un point de presse animé, ce samedi 24 février aux environs de 00H, que les militants et sympathisants de la synergie d’action pour sauver le Mali (une nouvelle coalition composée de plusieurs mouvements et partis politiques) ont voulu annoncer l’information. Une déclaration attestant que les prochains jours s’annoncent, probablement, décisifs.
« Aujourd’hui, samedi 24 février 2024 est la date initialement retenue pour le 1er tour des élections du Président de la République. Cette élection devait mettre fin à la transition. Elle a été renvoyée aux calendes grecques sans consultation du peuple souverain, alors même que sa tenue est un engagement donné à la communauté internationale par les autorités de la transition ». « Une fois de plus, ces autorités donnent la preuve de leur incapacité à nous sortir de cette transition interminable et insoutenable malgré la résilience du peuple, ou plus grave, de leur détermination à la prolonger indéfiniment », lit-on dans la déclaration de la synergie. Visiblement résolue pour la tenue des élections, cette nouvelle coalition est, faudra-t-il le rappeler, composée de la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko, de DJiguiya Koura de l’ex-ministre Housseini Amion Guindo dit Poulo du parti CODEM ; du regroupement NVPN ; de l’association Kaoural Renouveau international. S’y ajoutent l’association Jaama Espoir et le mouvement Wuli Ki Djo Mali Yé. Animé tard la nuit du vendredi au samedi 24 février dernier, ce point de presse a été l’occasion pour les « nouveaux opposants » de revenir sur certains actes antidémocratiques dont le pays a récemment subi. « Notre patrie, le Mali, a reconnu deux coups d’Etat d’août 2020 à mai 2021, tous perpétrés par le CNSP qui disait être venu pour parachever la lutte du peuple », apprend-on de la déclaration circonstancielle. D’un ton franc et dénonciateur, les responsables de la synergie soulignent avoir constaté qu’après quatre longues années de gestion, les objectifs de la lutte du peuple ne sont pas atteints. Et la triste réalité, enchaîne-t-on, est que « le pouvoir est confisqué par les militaires » dirigeants de la Nation malienne. « Ces acteurs circonstanciels dont la seule légitimité repose sur une série de promesses, oubliées aussitôt que prononcées, ont plongé le Mali dans une crise sans précédent caractérisée par une multitude de conflits internes, la confiscation des libertés publiques et individuelles, la rupture avec les partenaires traditionnels notamment sous régionaux ». Cette crise énergétique que vit le pays demeure, selon la synergie, « la preuve incontestable de l’échec de cette transition ». Ce n’est pas tout. La famine qui pointe à l’horizon, la crise financière et l’insécurité généralisée n’ont de réponse que le « mépris et la régression ». Partant des constants alarmants qui, de nos jours, continuent de prévaloir dans le pays, la synergie précise être du devoir du peuple de s’unir pour sauver la patrie en danger. Chose qui y va, indique-t-elle, de la vie de la Nation, rapporte-t-on dans la présente déclaration. Aussi, le mouvement « opposant » se dit persuadé que les autorités actuelles ont montré leur limite. D’où son appel solennel à « tous les patriotes à rejoindre l’idéal patriotique. Celui de changer de trajectoire en refusant une nouvelle prorogation de la transition et en réclamant la mise en place d’une transition civile, seule alternative pour sauver le Mali ». Et d’être on ne peut plus claire : « Pour ce faire, la synergie organisera, dans les prochains jours, des actions patriotiques et pacifiques afin d’atteindre son objectif. Cette voie que nous prenons nous a été imposée par des autorités qui veulent se maintenir au pouvoir sans mandat du peuple et sans aucune perspective d’un Mali meilleur. Nous demandons au peuple de rester debout et déterminé pour le Mali ».