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Gangrène de la corruption au Mali : Le Plaidoyer de Coulou à la jeunesse !
Publié le lundi 26 fevrier 2024  |  L'Alternance
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse du Conseil national du patronat (CNPM)
Bamako, Le 10 février 2020 Le Conseil national du patronat (CNPM) étaient face à la presse
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L’existence avérée de la corruption et l’impérieuse nécessité de l’extirper des mœurs qu’elle gangrène font l’unanimité. La détermination des décideurs à engager résolument la lutte contre ce cancer reste timide voire inexistante ! Quand bien même que les pratiques néfastes du phénomène annihilent tous les efforts de développement et obèrent durablement l’avenir d’une jeunesse à laquelle Mamadou Sinsy Coulibaly lance un vibrant plaidoyer pour une prise de conscience collective !

Le fléau de la corruption est tel aujourd’hui qu’il est devenu un phénomène compris comme inhérent, voire partie intégrante de la culture de gestion des affaires publiques, une composante des échanges et des relations de travail.

Depuis des décennies, acteurs publics, comme du secteur privé et citoyens anonymes, tout le monde convient à la fois du constat de l’existence réelle de la corruption classant le Mali parmi les dix pays les plus corrompus et de la nécessité impérieuse de l’éradiquer.

Mais les pratiques de corruption sont devenues si complexes et si variées qu’elles sont un indicateur de la qualité de la vie de mes contemporains.

Impératif d’une lutte efficace

La répétition, dit-on, a des vertus pédagogiques indéniables, cependant il n’est pas indispensable, pour éviter de faire trop long, de revenir sur les engagements et initiatives mises en avant dans le pays afin d’éradiquer le fléau autant qu’en extirper les implications insidieusement disséminées au sein de la société.

Toutefois, même si tout le monde a un rôle indispensable dans la lutte pour annihiler l’hydre, la part prépondérante revient aux responsables publics, parce qu’ils disposent au gré des vicissitudes de la gouvernance de notre pays, des leviers de répression certes, mais davantage des moyens d’engager des dynamiques de sensibilisation pour le vaincre.

Comme préalable pour lutter contre la corruption, il faut d’abord que les politiques croient et encouragent l’initiative privée, le droit à la propriété et s’engagent à diminuer ou empêcher la corruption, déjà en prenant résolument des initiatives pour circonscrire les facteurs de génération et de propagation du phénomène. C’est aussi avoir un raisonnement économique libéral dans un monde globalisé, pour créer la richesse nationale, croire et faciliter le développement personnel de la jeunesse et de leur mobilité sociale, en faire un enjeu national pour leur faire accéder à une vie industrieuse et entreprenante.

Il est donc temps d’arrêter de dévorer avec frénésie, comme des frelons dans la ruche dévorant le travail des abeilles, les maigres richesses créées par l’économie nationale.

Dieu et ses messagers haïssent….

Une dynamique économique solide et scientifiquement conçue ne se nourrit pas des effets de mode ou d’annonces. Les pays, qui ont une économie forte et qui s’imposent sur l’échiquier international, mettent en avant et surtout misent davantage sur les mérites de l’entrepreneur, en faisant de la concurrence l’outil privilégié de l’action économique concurrentielle, empêchant ainsi les pratiques de corruption et donc la frustration des entrepreneurs.

Dieu et ses messagers haïssent et bannissent l’enrichissement illicite et illégal. L’homme corrompu est un faiseur de faux miracle : « Djina Borayé », qualifie-t-on ainsi son enrichissement soudain et spontané. Un individu de ce genre, qui est la négation de l’effort et de l’honnêteté, crée l’insécurité, l’injustice, l’incertitude et surtout la frustration, d’où naît la violence à l’état brut, surtout dans notre pays, où la richesse est très rare voire inexistante

Qui ne lutte pas ou n’empêche pas la corruption et ne bannit pas les errements et les absurdités criminelles de la corruption gangreneuse et de la mauvaise gouvernance, ces hommes et ces femmes, engagés dans les pratiques de corruption, sont responsables et coupables du retard économique de notre pays, en anéantissant les efforts des entrepreneurs pour la création de la richesse nationale.

Chers contemporains, bannissez les pratiques de corruption ! Tôt ou tard, vos actes vous rattraperont ou vous conduiront à l’humiliation car, aujourd’hui à l’heure du digital, de l’IA, tout se sait, tout est gravé dans le quartz pour l’éternité.

Prise d’otage

Aujourd’hui dans notre pays, où la société est frugale et inégalitaire, survivant sous les contraintes et la réduction des libertés individuelles, c’est une société archaïque, sous-développée, ignorante qui ne serait jamais ni souveraine, ni indépendante. Une lutte sélective contre la corruption est assimilable à une prise d’otage. Faire également de la lutte contre la corruption un règlement de comptes est abject et crapuleux.

Une justice rendue au nom du peuple doit agir sans donner l’impression comme si elle est dans un système. Les organes chargés de lutte, de prévenir, de dénoncer la corruption et de contrôler les services publics, doivent agir dans le strict cadre de la loi.

Les conséquences de l’injustice et du harcèlement, dans le cadre de la lutte contre la corruption, sont d’abord : la frustration et la destruction morale de la personne humaine, la fragilisation de la personne morale (les entreprises). Ce n’est pas tout : ça affecte lourdement la cohésion sociale et l’entente séculaire des communautés.

Errements et absurdités criminelles…

Ces mêmes errements et absurdités criminelles de la corruption et de la mauvaise gouvernance sont coupables de l’anéantissement du développement personnel de la jeunesse et de l’insécurité, dans tous les domaines.

L’insécurité juridique et judiciaire, dans tous les domaines, comme le harcèlement fiscal et douanier, fragilisent les entreprises et leurs dirigeants, créent une situation d’improbité de nos moyens de production de la richesse nationale. Seuls les passe-droits feront légion. Pour cette situation inédite, les entrepreneurs ont tendance à croire abusivement à des réalités imaginaires, à la superstition et à la magie « Chiai Fin Wari », comme si l’immolation d’animaux fait la richesse.

La lutte contre la corruption ne doit pas être arrimée à des fins politiques, ni engagée dans le populisme. Elle ne doit pas également être téléguidée par qui que ce soit, ni par un groupe professionnel donné.

L’injustice, l’improbité, l’esprit de fraude sont entre autres absurdités à bannir pour réussir toute lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance.

Dimension culturelle

Les personnes de droiture exceptionnelle, et non uniquement technique, doivent pouvoir fédérer les différentes structures publiques de lutte contre la mauvaise gouvernance, la lutte contre la corruption et créer un lien entre elles.

S’agissant de l’action initiée contre la corruption, tous les résultats et décisions doivent bénéficier d’une large publication pour le plus grand nombre

Sachez que l’enrichissement illégal et illicite se fait toujours au détriment du développement économique.

Pour réussir une lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance et avoir une croissance économique solide et conséquente, à travers la création de la richesse par les entrepreneurs, il faut avant tout tenir compte de la dimension culturelle et de la rupture idéologique. Ceci est indispensable pour mener une réflexion plus aboutie, qui tienne compte de la capacité humaine, sans oublier l’usage du numérique, des algorithmes et de l’IA.

Des élites politiques, des arts et de la culture, des économistes des entrepreneurs sont trop omnibulés et dans la soumission, la magie, la superstition ainsi que les réalités imaginaires, pour sauver notre économie, de même que la démocratie et la société.

Nous devons agir impérativement et immédiatement pour savoir ce que nous voulons léguer pour les prochaines générations car, 86% des jeunes maliens sont favorables à la corruption si l’occasion se présente !

Mamadou Sinsy Coulibaly,

Président de l’Observatoire pour la Défense des Droits de l’Homme

Et la Démocratie au Mali, Commandeur de l’ordre national du Mali

Officier de l’ordre national du mérite de la France

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