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Edito : Le Général Yakubu Gowon, l’un des pères fondateurs de la CEDEAO prône l’unité et la cohésion
Publié le lundi 26 fevrier 2024  |  L'Alternance
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Le Général Yakubu Gowon, ancien Président de la République fédérale du Nigéria, l’un des survivants des membres fondateurs de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, vient de tirer la sonnette d’alarme afin que les Présidents puissent éviter l’éclatement de l’organisation sous régionale. Il l’a dit et répété à satiété dans une lettre ouverte adressée à tous les chefs d’Etats de la CEDEAO et cela à quelques encablures du sommet extraordinaire de l’organisation qui s’est tenu à Abuja au Nigéria le samedi 24 février 2024. Le Général Yakubu Gowon, du haut de ses 90 ans se dit profondément inquiet et triste de voir les développements des événements passés et récents qui se déroulent dans la sous région de l’Afrique de l’ouest, en particulier l’annonce par le Burkina Faso, le Mali et le Niger de leur intention de sortir de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Pour le Général Gowon, en tant que l’un des fondateurs de la CEDEAO, il lui incombe de parler au nom des14 chefs d’Etat et de gouvernement qui lui ont rejoint pour créer le 27 mai 1975 la CEDEAO. Pour l’un des survivants et témoin oculaire des prouesses faites par l’organisation sous régionale, la CEDEAO a réalisé des belles œuvres notamment la libéralisation du commerce, le droit des Africains de l’ouest de vivre légitimement dans n’importe quel pays de la Communauté, ainsi que des opérations de maintien de la paix. Pour le Général Gowon, la CEDEAO malgré ses lacunes est devenue un exemple d’intégration régionale pour l’ensemble du continent : « Ayant réalisé tout ce qui précède je suis attristé d’apprendre que la CEDEAO est menacée de désunion suite à l’annonce par le Burkina Faso, le Mali et le Niger, 3 Etats membres importants, de leur intention de quitter la Communauté. C’est pourquoi, au nom de tous les pères fondateurs de la Communauté et de moi-même j’exhorte l’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, y compris les dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger, à mettre de côté leurs divergences et à se réunir pour la paix, la stabilité et la prospérité de notre sous-région » Le Général Yakubu Gowon, propose la levée des sanctions imposées au Burkina Faso, à la Guinée, au Mali, et au Niger, le retrait par le Burkina Faso, le Mali et le Niger de leur avis de sortie de la CEDEAO, la participation des 15 chefs d’Etat à un sommet pour discuter de l’avenir de la communauté, de la sécurité et de la stabilité.

La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir si ces propositions du général Gowon, le rappel historique et surtout les sages conseils qu’il a parodiqués ne vont pas tomber sur des oreilles des sourds tant les positions sont tranchées ? Si la CEDEAO se dit disposer à faire des concessions pour une décrispation de la situation, les Etats de l’Alliance des Etats du Sahel, AES semblent intraitables sur leur position, celle de se retirer de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’ouest, CEDEAO. Le Président de la transition du Faso en a même fait une question d’honneur. Il est même allé très loin en critiquant de façon acerbe certains chefs d’Etat de la CEDEAO. Les autres chefs d’Etat de l’AES vont-ils continuer à suivre la position jusqu’auboutiste du jeune et fougueux Capitaine président de la transition du Burkina Faso ? Les peuples des trois Etats vont-ils accepter la position maximaliste de leurs chefs d’Etat ? Le Président de la transition du Niger qui souffre le martyre avec un embargo total, ne va-t-il lâcher ses pairs de l’AES si ses sanctions venaient à être assouplies ou même levées ? Voici une série de questions que chaque citoyen de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest doit se poser.

En somme, le Général Dr Yakubu Gowon semble donner des pistes de solutions aux différentes parties en conflit, il revient aux 15 chefs d’Etat membres de la CEDEAO de transcender leurs clivages et de préserver les précieux acquis de la Communauté sous régionale.

Youssouf Sissoko
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