Après sa déclaration, à coups de renforts médiatique, sur la fin de la transition et sa proposition de la mise en place d’une transition civile, la Synergie d’action pour le Mali se morfond toujours en conjecture sans pouvoir sortir la tête de l’eau. Il n y a ni visibilité claire, encore moins prémices d’un grand rassemblement. Les leaders que l’on dit téméraires ne se contentent jusque-là que des actions sporadiques de moindre envergure et sans effet véritable sur celui qu’ils sont censés défendre, à savoir le peuple. La classe politique ayant perdu toute sa crédibilité est-elle incapable de mobiliser les maliens ? La synergie est-elle toujours en train de persuader les plus réticents à se joindre à elle ? Les leaders de la Synergie craignent-ils le rouleau compresseur du pouvoir militaire décidé à faire taire toutes les voix discordantes ? A quand la première manifestation de protestation et de contestation ?
Youssouf Daba Diawara, Housseini Amion Guindo dit Poulo et leurs camarades de la Synergie d’action pour le Mali ont fait leur deuxième sortie très timide, relative à la proposition d’utilisation d’une bougie par chaque malien, en signe de protestation contre les délestages intempestifs de courant.
Cette sortie de moindre impact commence véritablement à faire douter plus d’un malien sur la capacité réelle de la nouvelle organisation à rassembler les maliens autour des problèmes auxquels ils sont confrontés. La déclaration en grandes pompes qu’elle a faite pour dénoncer les autorités de la transition avait suscité un réel espoir au sein de nombreux maliens qui ont vu en ce mouvement une véritable équipe de combattants de la démocratie prêts à se battre par tous les moyens légaux pour le retour à l’ordre constitutionnel. Pour l’instant les fruits ne semblent guère tenir la promesse des fleurs et l’espoir de voir atténuer les souffrances des maliens s’amincit au fur et à mesure que le temps passe. Certainement que les leaders continuent à persuader les plus réticents avant de commencer la mobilisation. En tout cas le plutôt serait le mieux pour vaincre le signe indien de la peur et de l’impopularité de la classe politique malienne.
En effet, si les maliens dans leur grande majorité pensent que la classe politique est à la base de
tous les malheurs que le peuple est en train de subir y compris le délestage qui a pignon sur rue au Mali depuis plus de deux ans, ce discours à tendance à être archaïque au regard de la persistance de la crise et le manque de solutions des autorités . C’est vrai qu’ils donnent un chèque blanc aux militaires bien que ces derniers ont également leur grande part de responsabilité dans la décadence voir la déchéance du pays, pour l’avoir géré aussi longtemps, sinon
plus longtemps que les civils.
En effet, malgré la crise socioéconomique aiguë les militaires au pouvoir restent populaires grâce aux
différentes prouesses militaires engrangées sur le terrain en rang desquelles il faut citer la reprise de
Kidal par les Forces Armées Maliennes, FAMA et surtout l’espoir que cette reprise a suscité. En plus
de ces résultats les militaires au pouvoir font également planer un vent de panique en tentant de faire
taire toutes les voix discordantes.
La prison est devenue l’autre demeure des opposants. Nonobstant ces résultats beaucoup de maliens
sont déçus et n’attendent qu’un sauveur.
Les leaders Synergie craignent-ils le rouleau compresseur du pouvoir militaire décidé à faire taire
toutes les voix discordantes ? Il est fort à parier que la timidité dont fait montre les leaders de la
synergie d’action pour le Mali est le fait de la pression et surtout de la peur bleue que les tenants
du pouvoir exercent sur eux. Sinon pour moins que ces coupures d’électricité, les maliens ont battu
le macadam sous IBK pour réclamer le courant. Et pourtant si tant est que les initiateurs de la synergie d’action pour le Mali n’ont que le Mali comme agenda ils ne doivent nullement craindre que le glaive du pouvoir s’abatte sur eux. Ils doivent accepter d’être des martyrs comme ceux du 26 Mars 1991. Ils ne doivent céder ni à l’intimidation encore moins à la pression de quelque nature qu’elle soit.
Ils sont attendus par leurs partisans et surtout sur le champ de l’honneur, de l’engagement pris et de la dignité. Quant aux autorités, elles doivent non seulement comprendre que la démocratie est irréversible, mais aussi permettre aux citoyens de manifester sans entrave aucune, car à force de museler elles finiront par être leurs propres bourreaux. Une foule déchainée est comme une locomotive sans frein amorçant un virage, la suite est connue. Que Dieu nous en préserve. La Synergie d’action est attendue par tous les blasés de la République.
A quand la première manifestation de protestation et de contestation ?
Seule la Synergie d’action pour le Mali est en mesure de répondre à cette cruciale interrogation, mais
d’ores et déjà il faut rappeler que les sujets de préoccupation susceptibles de rassembler aujourd’hui
les maliens ne manquent pas. C’est certainement l’audace et le leadership qui font défaut. Le Mali
souffre véritablement d’un problème de leadership et d’engagement politique c’est pourquoi une frange importante du peuple voit en les militaires la seule alternative aux démocrates qui semblent échouer. La Synergie d’action pour le Mali, composée d’hommes et des femmes qui ne trainent aucun bruit de casserole aura-t-elle le courage de transcender les clivages et persuader les plus sceptiques afin de constituer un mouvement solide ? Attendons de voir, entre temps le peuple souffre et il
est sans repère