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Energie et hydrocarbures : Les routes commerciales aggravent la cherté
Publié le mardi 5 mars 2024  |  l'Aerte
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© aBamako.com par FS
Les jeunes de Kolokani bloquent la circulation
Les jeunes de Kolokani ont bloqueé la circulation aux véhicule sur la route Nationale No3 pour manifester leur colère face à l`état de la route Bamako-kolokani, le Mardi 18 Septembre 2018.
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Avec sa proximité avec les plus grands producteurs de l’or noir, Bamako devrait avoir le carburant le moins cher de la sous-région. Mais le pays se trouve dans cette situation où il doit trouver du carburant avec les pays amis, contourner les comptoirs commerciaux occidentaux installés au bord de l’Atlantique et acheminer directement le carburant à l’intérieur du pays.

Tout doit être mis en œuvre pour que l’importation des hydrocarbures soit assurée par l’Etat jusqu’à l’intérieur du pays. C’est à partir des dépôts de l’Office national des produits pétroliers (Onap) que les stations doivent se servir. Assimi n’arrive pas à imposer cette organisation du circuit pétrolier, et ceux à qui il a confié la mission de réformer le secteur ne sont pas engagés pour cette cause.

La crise de l’électricité que le gouvernement tente de juguler passe par le prix à la pompe de l’essence et du gasoil. Ce dernier est particulièrement employé par la compagnie d’électricité EDM dont les groupes électrogènes sont gourmands en carburant. Au lieu de vouloir chercher à fournir EDM seulement, le gouvernement doit tout mettre en œuvre pour achever la réforme des textes régissant l’importation des hydrocarbures. En réalité, la transition a fait une réforme inachevée en autorisant l’importation des hydrocarbures par le gouvernement sans aller en profondeur.

Résultat : on s’est retrouvé dans un blocage des prix à la pompe en dépit de la possibilité pour le gouvernement de passer des commandes auprès des pays producteurs. La faute du ministre de l’Economie et des Finances est de n’avoir pas pris en charge tout le processus de l’importation des hydrocarbures. Pour preuve, le Mali a commandé des centaines de millions de litres d’hydrocarbure en Russie mais on s’est contenté de vouloir stocker les commandes dans les dépôts guinéens avant leur transport vers le Mali par la route.

Le drame qui a frappé le principal dépôt guinéen a ralenti l’usage des dépôts guinéens pour l’importation du pétrole russe au Mali. L’une des erreurs du gouvernement malien est de négliger l’importance de nouvelles routes commerciales. Au lieu de stocker le carburant dans des comptoirs commerciaux de pays côtiers, l’Etat malien doit mettre l’accent sur la construction d’infrastructures de stockage. On est en guerre, donc l’économie nationale doit tenir compte de cet aspect. En 1945, le débarquement des alliés a trouvé qu’il n’existait plus aucun dépôt important dans les territoires conquis par l’Allemagne.

Cela n’a pas empêché l’un des plus grands déploiements d’engins de guerre de toute l’histoire, avec l’acheminement des hydrocarbures nécessaires. Le Mali est dans cette situation de guerre, donc ses importations d’hydrocarbures doivent en tenir compte. Les prix doivent baisser à la pompe pour que la crise énergétique soit moins ressentie. Les importantes offres iraniennes, vénézuéliennes et russes doivent affecter les prix à la pompe. Par ricochet, le coût de production de l’électricité pourrait baisser, et l’EDM serait moins endettée.

Nouhoum DICKO

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