Arrachée à notre affection le 27 février dernier, notre maman Diakité Adja Bani Kébé a été conduite à sa dernière demeure jeudi dernier (29 février 2024) par une foule immense et sans aucun protocole. Elle repose désormais au cimetière de Sotuba. Malgré le choc émotionnel, nous n’avons aucun doute qu’elle a superbement bien accomplie mission avant de s’éclipser. Notre hommage !
«Salam ! Ta maman est retournée à notre créateur ce soir. Des douas pour elle» ! Cette annonce de ma sœur Rokiatou Diakité dite «Rose» (entre autres, conseillère conjugale, influenceuse…) traduit à elle seule toute la vie de notre chère et regrettée maman accompagnée à sa dernière demeure jeudi dernier (29 février 2024) au cimetière de Sotuba par une foule inconsolable. Dans le message de Rose, on trouve la foi et l’humilité qui ont été des traits caractéristiques de Diakité Adja Bani Kébé. Hé oui, cette grande dame (dans tous les sens du terme), cette femme exceptionnelle a tiré sa révérence.
Le Mali est orphelin de sa «Maman nationale», de son «Trésor humain vivant» emporté par une longue maladie. Seule la volonté d’Allah pouvait vaincre la ténacité de cette belle âme, de cette Nyéléni, de cette épouse dévouée qui a été une tendre Maman pour tous les enfants qui ont croisé son chemin. Educatrice à cheval sur les valeurs fondamentales de notre société et de l’islam, elle a utilisé son expérience et sa sagesse pour façonner des vies, sauver des couples, sceller des unions, réconcilier des cœurs, consolidé le pacte de sang… Conseillère conjugale et Chevalier d’ordre national du Mali, Adja Bani a été aussi une dynamique et efficace ambassadrice de la paix.
Diplômée de l’Enseignement technique secondaire (secrétariat de direction et dactylo), elle a été auditrice de cours privés de formations qualifiantes en coupe/couture et broderie manuelle, en cuisine française et africaine, à la création de nouvelles recettes, à l’entretien de la maison… Notre regretté Maman a été secrétaire de direction, promotrice d’une maison de prêts à porter dans les années 60. A ce titre, elle a été la première femme à organiser un défilé de mode au Mali dans les années 1960.
Coachée par sa grand-mère, Adja s’est par la suite lancée dans l’artisanat, précisément dans la fabrication d’encens et autres produits de beauté et de séduction pour femme. «C’est ma grand-mère qui exerçait ce métier et j’étais souvent à ses côtés. C’est donc à travers elle que je me suis retrouvée dans ce métier et, au fil du temps, j’ai commencé à en fabriquer pour mes collègues de service», disait-elle dans l’une des nombreuses interviews accordées à la presse. Courageuse et avide de connaissance, elle a vite maîtrisé les secrets de la Femme (Secret de Femme est le nom de son entreprise), les astuces de la beauté physique et de la séduction féminine, les sciences de la beauté intérieure et spirituelle. On retient des témoignages, qui se sont multipliés sur les réseaux sociaux dès l’annonce de sa disparition, que l’illustre défunte fut «une coache conjugale qui a consacré sa vie à sauver des mariages, à ressouder des couples en péril, faire de jeunes filles sans expérience des femmes bien accomplies, de vraies épouses conscientes de leur responsabilité dans la stabilité et le bien-être du foyer. Elle a su toujours prodiguer de bons conseils surtout aux jeunes mariés».
«La femme joue un rôle extrêmement important dans la société, particulièrement dans l’équilibre du foyer. Par conséquent, j’exhorte et j’aide les femmes à assumer cette responsabilité, à se respecter pour qu’on les respecte», rappelait Adja Bani dans ses entretiens. Cela lui a valu le surnom amplement mérité de «Maman nationale» avant que le la République ne la hisse sur le trône de «Trésor Humain Vivant». Une consécration amplement méritée par celle qui a consacré sa vie aux autres, le plus souvent aux dépens de sa propre personne et des siens.
Certes, ce décès ne met pas le feu à la «bibliothèque» que fut et que restera Mme Diakité parce qu’elle a su transmettre sa sagesse et ses connaissances à tous ceux qui l’ont souhaité et surtout à la très courageuse Rokiatou Diakité dite Rose qui a hérité tout d’elle, y compris son talent (savoir et savoir faire, élégance et finesse d’esprit…) et ses valeurs. Mais, rien ne pourra nous consoler de la disparition de Adja Bani Kébé Diakité parce que le vide (physique et spirituel) qu’elle laisse sera difficile à combler ! Elle nous laisse un fabuleux héritage que Rose est chargée de protéger et de perpétuer !
Repose en paix dans le Firdaws, chère Maman Nationale !