La Cour d’assise de Bamako, a relaxé Marc Traoré et Anna Sanou, deux ouvriers poursuivis pour viol et complicité de viol sur la personne d’Amsétou Maïga. Une jeune fille de 21 ans au moment des faits.
Les faits remontent à 2020. Amsétou Maïga, vendeuse de jus de gingembre de sa patronne, tous les soirs, se rendait dans une maison inachevée occupée par les nommés Anna Sanou et son ami Mac Traoré dans le but de leur vendre ses jus.
C’est ainsi que ceux-ci sont devenus ses clients fidèles. Un jour, Marc Traoré approcha Amsétou Maïga et lui fit une déclaration d’amour. Chose qu’elle a catégoriquement refusée.
Un mois plus tard, elle est revenue chez eux comme à l’accoutumé avec ses jus. Les deux clients prirent 500 F CFA de jus et au moment de cet achat, Marc Traoré nourrit l’idée d’entretenir des rapports sexuels avec Amsétou Maïga avec l’aide de son ami Anna Sanou. Il instruit à sa cliente de revenir plus tard pour récupérer son argent. A son retour, Anna Sanou procéda à des gymnastiques pour réussir à l’amener dans le salon de leur maison où Marc Traoré les rejoignait.
Ce dernier l’amena par force dans sa chambre à coucher avant de lui proposer des relations intimes, qu’elle refusa catégoriquement. N’ayant pu retenir ses sentiments, Marc Traoré à travers de actes de violences, exerça des actes de pénétration sexuelle sur Amsétou Maïga.
Arrivée à la maison, elle raconta sa mésaventure à sa patronne qui, sans détour, revint sur les lieux, mais trouva qu’ils avaient tous disparu dans la nature. La patronne d’Amsétou saisit la police du 10earrondissement et une plainte a été introduite contre Marc Traoré et Anna Sanou pour viol et complicité.
A la barre, le 11 mars dernier, Marc Traoré a reconnu avoir couché avec Amsétou Maïga à la demande de cette dernière et non par la violence. Quant à Anna Sanou il nie avoir aidé son ami Marc Traoré pour réussir à amener Amsétou Maïga dans la chambre de ce dernier.
“Chaque fois qu’elle venait avec ses jus, elle me provoquait. Un jour, je lui ai demandé si elle était mariée. Elle m’a dit qu’elle était mariée, mais que ce mariage n’a pas duré. Je lui ai aussi demandé si on pouvait sortir ensemble. Elle a accepté tout en affirmant qu’elle n’était pas prête pour un mariage.
Après un mois de relation, un soir lors d’une discussion, je lui ai demandé si on pouvait faire l’amour. Elle a répondu être indisposée ce jour-là en me promettant qu’elle passerait un autre jour pour satisfaire ma demande et qu’elle-même en avait envie.
Une fois chez moi, elle s’est introduite dans ma chambre d’elle-même sans aucune forme de violence. D’ailleurs c’est elle qui m’a déshabillé en premier.
Anna Sanou n’est au courant de rien dans tout ça. Il n’était même pas présent sur les lieux au moment où Amsétou Maïga était avec moi dans la chambre”, a-t-il expliqué en partie devant les jurés de la Cour.
Le ministère public dans ses réquisitoires a insisté et persisté qu’il y a eu bel et bien viol et complicité de viol sur la personne d’Amsétou Maïga.
“M. le président les faits sont constants. Marc Traoré a parfaitement commis des actes de pénétration sexuelle avec l’aide de son ami Anna Sanou sur Amsétou Maïga malgré son refus. C’est à la suite des violences que l’inculpé a pu satisfaire son désir sexuel. Au vu de toutes ces observations, le ministère public requiert qu’il vous plaise de les retenir dans les liens de l’accusation”, a requis le parquet représenté par le procureur général près de la Cour d’appel de Bamako, Mahamane Tembely.
Les avocats des inculpés ont attesté qu’il n’y a pas eu de viol sur la personne d’Amsétou Maïga et que le rapport sexuel était consentant entre les deux partenaires.
“Contrairement à ce que le parquet a développé ici, Marc Traoré n’est pas coupable de viol. Parce qu’il n’y a pas eu de blessures ni d’habits déchirés. Ceci nous conforte à notre idée que ce rapport était consentant », a rétorqué le conseil des accusés.
Se basant sur l’article 347 du code pénal, le président de la Cour, Karim Diabaté a acquitté Marc Traoré et Anna Sanou.