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Dissolution de l’Aeem :Un grand pas vers la pacification de l’espace universitaire
Publié le vendredi 22 mars 2024  |  L’Essor
Grève
© Autre presse par DR
Grève de l’AEEM : une lueur de dénouement visible à l`horizon
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L’Association des élèves et étudiants du Mali (Aeem) entretenait la violence dans l’espace scolaire et universitaire. Agressions physiques contre les étudiants et même le corps professoral, affrontements meurtriers entre clans étaient le lot quotidien ou presque dans les facultés


L’espace scolaire et universitaire est devenu un terreau fertile pour la violence engendrée par des rivalités entre cliques estudiantines. Cette violence, très souvent meurtrière, s’est tellement accentuée ces derniers temps au point que nombre de nos compatriotes réclamaient urbi et orbi la dissolution pure et simple de l’Association des élèves et étudiants du Mali (Aeem). Au-delà, c’était aussi l’une des 517 recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR).

La persistance de la violence dans l’espace scolaire et universitaire a amené, le 29 février dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à décider de la suspension immédiate des activités de l’Aeem jusqu’à nouvel ordre. Les autorités compétentes se sont inscrites dans la même logique de combat contre la violence en décidant en Conseil des ministres, le 13 mars dernier, la dissolution de l’association. Cette décision intervient à la suite de nombreux décès sur le campus dans des échauffourées et vendettas entre étudiants, notamment à l’occasion des renouvellements de comité Aeem dans les différentes facultés des universités.

Les derniers affrontements violents entre clans rivaux estudiantins remontent au 28 février dernier. Ceux-ci avaient occasionné la mort d’Ahmed Traoré, un jeune étudiant de la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG). Rappelons que l’Aeem a été créée le 27 octobre 1990, par des étudiants de la Faculté de médecine sous la conduite d’Oumar Mariko, aujourd’hui président du Parti solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi) et de Kassoum Barry. 

L’association a été très active dans la lutte pour la liberté, la justice, la démocratie et le multipartisme au sein de la Coordination des associations et organisations du Mouvement démocratique. La révolution de mars 1991, enclenchée par le Mouvement démocratique, a créé les conditions de la chute du régime du président Moussa Traoré, le 26 mars 1991 précisément.

Cette association qui a pris part au débat démocratique a été au cœur de tous les grands événements et combats démocratiques du pays. Elle a même réussi à réhabiliter le leader charismatique de l’Union des élèves et étudiants du Mali (Unem), Abdoul Karim Camara dit Kabral. Le leader historique de l’Aeem, Oumar Mariko fut membre du Comité de Transition pour le salut du peuple (CTSP), lors de la Transition dirigée par l’ancien président Amadou Toumani Touré. Il fut aussi membre de la Conférence nationale qui a posé les jalons de l’avènement de la démocratie. 

Mais après le passage de quelques leaders charismatiques, il y a plus de 30 ans, force est de constater que l’Aeem a été déviée de ses missions initiales. Elle ne défendait plus les nobles causes des élèves et étudiants, bien au contraire elle s’était même arrogée de fait un statut de syndicat qui est devenu maximaliste dans ses revendications, autrement dit qui veut tout et tout de suite. L’Aeem était devenue une source d’insécurité pour les élèves et les étudiants et un instrument de pression sur les pouvoirs publics.

Le secrétaire général et les autres dirigeants bénéficiaient d’avantages pécuniaires et pédagogiques. Chaque renouvellement des instances du bureau de Coordination de l’association se soldait par des morts d’étudiants. À tort ou à raison, certains attribuent la violence meurtrière au fait que l’association brassait des millions à travers la gestion des dortoirs, des parkings, des kiosques, des photocopieuses, des gargotes et autres sources de revenus juteuses. Sans compter la subvention accordée par l’État pour l’organisation des congrès. Du coup, le poste de secrétaire général de l’Aeem était devenu un enjeu. Certains dirigeants de l’Aeem acceptaient de redoubler les classes pour continuer à bénéficier des avantages.

Le professeur principal d’enseignement secondaire à la retraite, Banna Moussa Bakhaga, a eu à intenter en tant que directeur des études au lycée de Markala en 1993 et au lycée «Ibrahima Ly» en 1998 et proviseur au lycée «Mamby Sidibé» de Kati en 2006, trois procès contre l’Aeem pour agression physique et destruction du bureau.

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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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