À chaque vérité du jour son étrange peine etson lot d’incompréhensions, n’en déplaise à l’impression menu fretin de l’opinion publique malienne. Et oui, loin d’être dans un mirage. Après l’Observatoire, le CNJ et la CMAS de l’ex tout-puissant Imam Dicko, c’était au tour de l’influente organisation estudiantine, AEEM, de passer à la casserole de la dissolution - dont se sert allègrement la Transition du très patriote
colonel président. Cet épisode faisant suite à la série d’expulsions du territoire national de partenaires stratégiques bilatéraux - ainsi qu’au retrait du pays de la CEDEAO -, envoie le Mali dans les méandres d’un silencieux scepticisme quant à la pertinence des décisions on ne peut plus téméraires.
Cependant, avec le recul, l’analyse la plus objective ne peut qu’amener à accepter l’incontournable nécessité de l’heure de dissoudre la CMAS etl’AEEM qui constituent en toute franchise un
épineux problème dans l’imbroglio malien. Si cette posture est de nature à mettre dans un état
furibond certaines grandes figures intellectuelles purs produits d’une AEEM devenue l’unité de
production des voyous intellectuels aux cols blancs qui s’accaparent manu militari des points névralgiques de l’appareil d’Etat, ayons pour une fois la hauteur au Mali de s’extraire des considérations mercantiles antinationalistes pour soutenir la décision salutaire de se défaire d’une organisation estudiantine en parfaite déroute ainsi que d’une CMAS qui n’est qu’une organisation politico-religieuse mafieuse sans scrupule.
En tout cas, pro ou anti-Transition, les Maliens, en plein dans la divergence d’opinions, doivent
avoir la présence d’esprit d’acclamer ou d’honnir ce qui mérite de l’être en toute responsabilité au
nom du devoir patriotique.