Le Mali à l’instar des autres pays du monde a célébré la 32ème Journée mondiale de l’eau le jeudi 22 mars, cette année le thème retenu était : « L’eau pour la paix ». L’événement s’est tenu au Centre International de Conférences de Bamako. La cérémonie d’ouverture a vu la participation du Ministre de l’Agriculture, Lassine Dembélé, représentant son homologue du département de l’Énergie et de l’Eau, ainsi que des représentants des partenaires techniques et financiers du secteur de l’eau, y compris l’Ambassadrice des États-Unis au Mali, SEMme Rachna Korhonen, et des membres de la société civile.
Cette année, le thème vise à sensibiliser les décideurs sur le rôle crucial de l’eau en tant que facteur de coopération, de paix et de stabilité, tout en soulignant les inégalités dans la répartition des ressources en eau de surface et souterraines en termes de qualité et de quantité. Les défis liés aux tensions communautaires, exacerbées par les changements climatiques et la pression croissante sur les ressources en eau, sont devenus de plus en plus fréquents.
Dans son discours d’ouverture, le ministre Dembélé a souligné les menaces actuelles pesant sur les ressources en eau du Mali, en raison de la situation de stress hydrique dans laquelle se trouve le pays, avec moins de 1000 mètres cubes d’eau par habitant et par an. Il a également mentionné la détérioration progressive de la qualité de l’eau depuis la grande sécheresse des années 70. Le gaspillage d’eau, l’exploitation anarchique des cours d’eau et d’autres pratiques humaines contribuant à la dégradation continue des ressources en eau, compromettant ainsi l’avenir des générations à venir.
Pour sa part, l’Ambassadrice des Etats-Unis Rachna Korhonen affirme que le thème de la 32ème édition de la journée mondiale de l’eau interpelle tous de la profonde interconnexion entre la sécurité de l’eau et la stabilité des nations. De même, elle a indiqué que l’eau n’est pas simplement une ressource ou une marchandise, elle est une pierre angulaire de la paix et de la prospérité. Pour preuve, au cours de ces dernières années, les partenaires techniques et financiers ont contribué à plus de 352 milliards de FCFA pour le développement et l’aide humanitaire dans ce domaine.
Selon la représentante de la société civile, Selly Ouane, environ 30% de la population malienne souffre d’un manque d’eau potable, avec des disparités entre les zones rurales, urbaines et semi-urbaines. La croissance démographique aggrave la compétition pour l’accès à l’eau, exigeant des efforts supplémentaires de la part de l’État pour répondre aux besoins en eau potable de la population.
En 2024, l’indicateur d’accès aux services d’eau potable se situe à 83,2% en milieu urbain et semi-urbain et à 67,3% en milieu rural, avec une moyenne nationale de 71,9%.