D’une saison à l’autre, nos hommes politiques sont devenus sourds et muets face à la furie populaire d’observer le statu quo actuel de «ni Élections ni Partis politiques». Il y a abus de pouvoir dit la Maison de la presse ; la Haute autorité de la communication (Hac) n’ayant pas pris soin de porter des gants pour dire la vérité «crue» et «nue» à nous autres journalistes. Nous nous disons sourds comme les partis politiques devant l’exigence démocratique face aux impératifs de la sécurisation des vies, des biens, des personnes et des localités du Mali. La Hac est certes un bon conseiller mais n’est pas cet ami qui prendrait position pour nous les journalistes, contraints de limiter les sources de matières pour leurs parutions et productions journalières d’informations. La Maison de la presse qui ne se sert de son bouclier pour monter au créneau que si la faîtière et ses membres sont menacés, n’a pas omis de prendre la mesure du temps qu’il fait au fil du contact avec les autorités qu’elle cerne assez bien. Mais, même sourds comme les partis politiques, nous journalistes ne pourront jamais être muets comme la «grande muette» sans prendre conscience de notre rôle de veille citoyenne par rapport au droit à l’information des populations.
Face aux pressions multiformes de la communauté internationale et les attaques des éléments infiltrés dans les coins et recoins du pays, prêts à attaquer les paisibles populations, comment rester muets et ne pas informer juste et vraie ? La Hac n’a peut-être voulu qu’alerter nos confrères sur les dures réalités auxquelles sont confinés les partis politiques depuis le décret susvisé, n° 2024-0230 /PT-RM du 10 avril 2024. Mais de la plus mauvaise des manières, car on ne dit pas à un journaliste comment recueillir, traiter et diffuser de l’information avec professionnalisme et respect de la déontologie. Les dérives constatées sur les réseaux sociaux ne doivent pas impacter les décisions administratives qui peuvent nuire au travail des professionnels de la communication. La rigueur manquant certes au bout du fusil, beaucoup de titres de journaux mériteraient aussi le carton jaune infligé aux partis politiques et aux associations à caractère politique par le Matcl. Certains confrères reprennent des inepties et consolident des idées reçues, préconçues, toutes faites, arrêtées qui foisonnent dans l’espace public et aident à attiser la campagne de lynchage médiatique internationale franco-onusienne menée tambour battant contre la junte malienne : les cinq colonels et le Pm Choguel Maïga.
Le président du CNT, Malick Diaw, dans son discours inaugural de la session de rentrée parlementaire, a rappelé aux uns et aux autres de faire attention dans leurs discours publics qui peuvent nuire à la cohésion sociale et à l’unité nationale. La Hac ne dit pas autre chose à nous, organisations faîtières et patrons de presse. La Maison de la presse a beau être dans la réaction pour certains, elle n’a fait que remettre en place ce qui est mis à l’envers : la liberté de presse. Car, même si les démarches divergent pour arriver au même but de normalisation de l’ordre Constitutionnel, différente de celle de 2012 (Constitution balafrée) et de celle de 2013 (Constitution bâclée), les voies et moyens disponibles existent et sont des mêmes pour tous ceux qui veulent le retour à l’ordre constitutionnel normal.
De ce fait, la voie des urnes étant la seule voie autorisée, les moyens pour arriver à ce jour de scrutin où l’urne sera reine, sont aussi à chercher dans la sécurisation du territoire, l’achèvement du processus électoral et la participation populaire à cette première élection sous la nouvelle Constitution.
Sans ces préalables et fondamentaux nécessaires à intégrer dans les démarches, leur empressement aux hommes politiques d’accéder aux commandes ne fera que s’étaler davantage, au grand jour et au su de tous, avec dépit et mépris des frustrés. Surtout s’il s’agit d’aller à leurs bases, militer et asseoir leurs sections et comités, former des coalitions, mettre de l’ordre dans leur fonctionnement, conformément aux critères définis dans la loi sur le financement des partis, et élaborer un programme de gouvernement pour la future campagne électorale à venir ou un projet de société pour un Mali Kura. Beaucoup de partis ne le voudraient ni ne le pourraient. Or, si le décret devait tomber pour suspendre provisoirement leurs activités jusqu’à nouvel ordre, pour raison de paix civile, ils trouveraient à redire en mal sur les droits humains bafoués au Mali. Et pourtant, le décret est tombé le 10 avril, empêchant bien des partis de tourner en rond s’ils ne mettent pas la pédale douce. La Hac s’est trompée ! Détrompez-vous Messieurs ! Il ne s’agit pas de nous, après Rfi et France 24. Alors, ne vous trompez pas ! Nul n’est à l’abri de la rigueur de la loi. Et le droit est dit…. la presse est LIBRE.