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Sahel : Moscou intervient officiellement pour tenter de réconcilier Alger avec Bamako et Niamey
Publié le mardi 16 avril 2024  |  Maghreb Intelligence
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© Autre presse par DR
Audience au palais de Koulouba
Bamako, le 24 janvier 2022. Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a reçu en audience au palais de Koulouba, l’envoyé spécial de l’Algérie pour le Sahel et l’Afrique, Delmi Boudjemaa, non moins président du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger (CSA).
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Les relations de l’Algérie avec ses voisins du Sahel le Mali et le Niger ont atteint un niveau de tension sans précédent et le fossé des incompréhensions ne cesse de se creuser d’une semaine à une autre. Ingérence dans les affaires internes, maltraitance des ressortissants maliens ou nigériens par les autorités algériennes, liens troublants avec des mouvements armés pratiquant le terrorisme ou des activités séditieuses armées, les dirigeants maliens et nigériens formulent de nombreux reproches au régime algérien et les malentendus s’accumulent au point où les deux voisins saheliens de l’Algérie décident de lui tourner le dos pour privilégier des partenariats stratégiques avec de nouveaux acteurs régionaux.

Face à cette impasse qualifiée par de nombreux diplomates algériens de dangereuse pour les intérêts géostratégiques de l’Algérie, le régime Tebboune a été contraint de recourir à la médiation russe alors que cette option était pendant longtemps exclue et écartée par le président Abdelmadjid Tebboune et ses collaborateurs les plus proches qui voulaient préserver la « fierté » de l’Algérie et refusaient de se « rabaisser » au rang des pays qui demandent de l' »aide étrangère » pour des solutions avec les voisins directs du pays. Cette posture a visiblement été abandonnée au regard du sentiment très anti-algérien qui anime depuis le début de l’année 2024 les nouvelles classes dirigeantes maliennes et nigériennes. Alger craint en plus un rapprochement militaire et sécuritaire du Niger et du Mali avec le rival marocain qui a formé plusieurs officiers militaires occupant en ce moment le pouvoir à Bamako ou Niamey.

Ces inquiétudes ont été ouvertement abordées, certifient nos sources, lors des travaux de la deuxième session des consultations politiques algéro-russes qui s’est tenue à Alger le 14 avril dernier en présence du Représentant spécial du président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Mikhaïl Bogdanov. Dans ce cadre formel censé appuyer le renforcement des relations d’amitié entre la Russie et l’Algérie, les dirigeants algériens ont abordé avec la délégation russe les problèmes et tensions qu’ils rencontrent avec les pays du Sahel et le rôle que pourrait jouer la Russie, devenue aujourd’hui premier partenaire stratégique de ces pays voisins de l’Algérie, dans un processus de réconciliation qui viserait à trouver un nouveau terrain d’entente entre Alger, Bamako et Niamey.

La Russie s’est engagée officiellement, attestent nos sources, à réaliser cette mission de médiation, mais dont le succès reste encore incertain car les autorités algériennes ont fait part de certaines exigences qui risquent d’offusquer notamment le Mali puisque Alger tient absolument à ce que les militaires maliens acceptent des pourparlers de paix avec des mouvements armés séparatistes de la minorité touarègue alors que l’orientation officielle de l’actuel pouvoir malien est de mettre hors d’état de nuire militairement tous les groupes armés. D’autres revendications algériennes ont été transmises à la délégation russe pour les soumettre au gouvernement de transition Bamako. Nous ferons dans nos prochaines publications des révélations détaillées sur ces réclamations algériennes et les dessous de ce processus de médiation russe au Sahel.

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