Oui cher grand-père, prions pour le Mali. Prions pour que ce pays s’en sorte ! Levons-nos deux mains au seigneur du ciel et prions ! De 18 mois, la transition s’est retrouvée à 24 mois. Aujourd’hui, épuisée, on veut lier la fin de la transition à la fin de la crise sécuritaire au Mali. Oui cher grand-père ! On veut dire qu’il faut la paix définitive pour qu’il ait élection.
Triste cher grand-père ! Triste ! Imagine cher grand-père, qu’on lie la fin du confort présidentiel, de la Primature, des ministères, des conseillers nationaux, à la fin de la crise malienne. Oui grand-père, c’est comme si on disait à tous ceux qui jouissent d’un poste politique : Hey regarde, une fois la paix installée, une fois la sécurité sur place, c’est fini tout ça.
Oui grand-père, deux sorts, l’un malheureux, l’autre bienheureux et que la fin du bonheur de celui qui décide tout, soit liée à la fin du malheur de celui qui ne décide rien. A quand ce malheur prendra-t-il fin, si le bonheur de celui qui doit œuvrer pour cela, va mettre automatiquement fin à son propre bonheur. Faut-il faire confiance, jusqu’à ce point ?
L’homme si faible et qui résiste à tout sauf à la tentation pourrait-il dire non à cette tentation ? Mettre quelqu’un dans tous les conforts et le payer pour qu’il travaille lui-même à mettre fin à son confort ? Est-ce une bonne idée de lier la fin de la transition au retour de la paix et de la sécurité ? Verrons-nous à jamais cette sécurité ? Si elle doit mettre fin à des grands conforts ?
Oui grand-père, imaginez le confort d’un simple directeur de banque, d’une simple structure comme EDM, CMDT, Office du Niger. Imaginez le confort d’être ministre ou conseiller national. Imaginez le confort du pouvoir où tu décides tout ou bien, tout est décidé en ta faveur. Imaginez le confort des milliards et des millions quand on amasse mousse !
Faut-il réellement lier ces deux sorts ? Des jeunes militaires, que l’on recrute, forme et envoie au front, d’un côté, d’un autre, des jeunes qui ne cessent de tomber sous le poids de la misère, de l’abandon et d’une vie sans avenir, dans le terrorisme. Et cette population innocente, meurtrie et qui agonise sous le joug des terroristes.
Combien de dirigeants auraient déclenché des guerres pour rester au pouvoir. Combien de décideurs laisseront les conflits perdurer pour que leur prime dure aussi. Faut-il faire ce calcul ? Le bonheur des décideurs de cesser, à la fin du malheur des autres. Est-ce une bonne idée politique ? Non, fixons des dates ! L’Etat est une continuité ! A mardi prochain pour 244ème lettre. Inch’Allah !