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Délestages : Les hôpitaux sous pression
Publié le mercredi 17 avril 2024  |  Mali Tribune
Constat
© aBamako.com par A.S
Constat dans les services pendant les trois jours de grève de l`UNTM
Description: Bamako, les 18, 19 et 20 Novembre 2020, l`Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a observé une grève de 72 heures qui a totalement paralysé l`administration.
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La crise énergétique touche tous les secteurs publics, para publics ou privés. Les hôpitaux en souffrent davantage. Mali Tribune au cœur de la peine des patients.

Depuis plus de huit mois que ça dure, la crise énergétique n’a pas été plus ressentie par les populations que pendant le mois de ramadan (fin mars-avril 2024). Les températures, oscillant entre 40 et 43 °C, des personnes du troisième âge et des fragiles sont passées de vie à trépas.

En plus, des patients souffrant de maladies bénignes ont connu des sorts peu enviables. Plusieurs hôpitaux et Centres de santé de référence, (Csréf) de la capitale ont enregistré des hécatombes. Des morgues débordées jusqu’à obliger des parents éplorés à inhumer leurs disparus à la hâte.

Cette tragédie aurait pu être évitée. Dans un Csréf de la rive droite, ces délestages qui s’étendent sur plusieurs heures font que le travail est totalement paralysé. Le fonctionnement normal du bureau des entrées, du bureau de l’AMO, du laboratoire, etc., est bloqué.

Dans cette situation désastreuse, des malades évacués d’urgence pour une crise de paludisme passent des heures sans prise en charge puisque le médecin, faute de résultat d’analyse ne peut prescrire quoi que ce soit. Certains dans un état comateux ou même ceux hospitalisés en attente de soins dont la vie n’est pas en danger, meurent devant leurs parents impuissants.

Un parent de malade témoigne. « Mon oncle a été hospitalisé dans un Csréf de la rive droite cinq jours durant, pour un accès palustre. C’était exactement dans la première semaine du mois d’avril. Entassés dans la salle d’hospitalisation, j’en ai vu mourir dans la détresse. Souvent des brancardiers venaient déposer des corps inanimés dans notre couloir ou même dans notre salle, faute de place dans les tiroirs des morgues. Au même moment, les patients et leurs accompagnants suffoquaient de chaleur torride. Il fallait soit un brasseur d’air, un humidificateur rechargeable ou bien un simple éventail pour passer quelques coups de vents ou de fraîcheur. Une autre astuce consistait souvent à faire sortir le malade dans la cour de l’hôpital en plein air, pendant quelques heures sous la moustiquaire. Pendant notre court séjour où mon oncle a pu s’en sortir, j’ai comptabilisé une dizaine de décès dans notre bloc ».

A l’image de ce Csréf de la rive droite, d’autres Centres de santé, des CHU et grands hôpitaux de la place sont logés à la même enseigne. Dans la plupart des cas, les groupes électrogènes qui doivent automatiquement pendre le relais pour suppléer les coupures, sont à l’arrêt. Selon un infirmier d’un Csref, « ces mêmes groupes n’ont pas la capacité de prendre le fonctionnement de tout le centre de santé. Dans cette situation, seuls, le laboratoire, le bureau des entrées, celui de l’AMO et la morgue sont privilégiés. Si la coupure perdure, il arrive que le groupe lâche. En plus, aucun de ces hôpitaux ne peut financièrement faire face aux charges générées par la nouvelle situation ».

Abdrahamane Dicko

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